Arrivé en Algérie en 2019 suite à sa nomination par le Français Macif pour diriger sa filiale algérienne Amana Assurances, le Marocain Abdelhak El Mansour a été démis de ses fonctions, ce lundi. La campagne menée en Algérie par Abdelmadjid Tebboune contre les groupes publics et privés ayant des accords avec des sociétés marocaines vient de faire une première victime. Ainsi, Abdelhak El Mansour, directeur général d'Amana Assurance (ex-SAPS), société spécialisée en assurance de personnes, a été prié par le Conseil d'administration de l'entreprise de quitter le navire, rapporte Le Soir d'Algérie, information qui nous a été également confirmée par une source en Algérie. De nationalité marocaine, Abdelhak El Mansour a été désigné en juin 2019 à la tête de cette filiale commune entre la Société algérienne d'assurance (SAA), directement visée par les directives du président algérien, et le groupe français Macif. Amana Assurance, créée en 2011, a comme actionnaires également la Banque de développement local (BDL) et la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR), toutes les deux détenues par l'Etat algérien. El Mansour limogé à cause de sa nationalité marocaine ? Selon nos informations, Abdelhak El Mansour est arrivé en Algérie à la même date, suite à une nomination qui n'avait pas eu (ou necessité ?) l'aval de l'Algérie. De ce fait, dans le sillage de la décision présidentielle, les autorités algériennes auraient forcées la main au groupe français pour limoger le directeur général de sa filiale. La décision a été enterinée au conseil d'administration d'Amana Assurances, tenu lundi 10 mai à Alger. Tous ses éléments constituent un faisceau d'indices validant la thèse d'un limogeage en raison de la nationalité marocaine de M. El Mansour. Il a été remplacé scéance tenante par le directeur général adjoint, Abdi Mohand-Outabet. Le Marocain, qui vivait en France avant sa nomination à la tête d'Amana Assurances, est marié à une ressortissante algérienne. Mais il retournera sans doute en France dès que la situation épidémiologique dans les deux pays le permettra. En début de semaine, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné la «résiliation immédiate» des contrats conclus entre des groupes algériens publics ou privés avec des sociétés marocaines. Une injonction du chef de l'Etat qui concerne particulièrement la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR) et la SAA. L'entreprise de téléphonie et internet, Djezzy détenue à hauteur de 51% par l'Etat algérien, est également sommée de mettre fin à ces contrats avec des «sociétés proches de lobbys ennemis de l'Algérie». Sur un ton menaçant, Tebboune a également mis en garde que tout non-respect de ses ordres sera traité «conformément à la législation en vigueur». Article modifié le 2021/05/13 à 21h57