Le Marocain Abdelhak El Mansour, directeur général de la compagnie Amana Assurance en Algérie a été démis de ses fonctions. Conséquence de l'instruction présidentielle algérienne de rompre des contrats conclus avec «des entités étrangères». Première conséquence de l'ordre reçu par des entreprises algériennes de la part du président Abdelmadjid Tebboune de rompre leurs contrats avec des sociétés étrangères, notamment marocaines : le limogeage du Marocain Abdelhak El Mansour d'Amana Assurance, a appris Barlamane.com. Ce dernier vient d'être prié par les membres du conseil d'administration du spécialiste en assurance de personnes (complémentaire) de rendre les clés de l'entreprise. À la tête d'Amana Assurance, Abdelhak El Mansour a été remplacé par son directeur général adjoint, l'Algérien Abdi Mohand-Outabet. Créée en 2011, Amana Assurance est une filiale du partenaire français Macif dans le cadre de la règle des 51/49%. Ses actionnaires algériens sont la Société nationale d'assurance (SAA), la Banque de développement local (BDL) et la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr). Face à la crise économique, le président Tebboune a ordonné dès mars 2020 aux entreprises publiques de ne plus avoir recours à des cabinets d'expertise étrangers afin d'économiser jusqu'à sept milliards de dollars par an. La décision de limoger El Mansour, arbitraire, survient après que Tebboune a déclaré qu'«il a été révélé de graves atteintes à la sécurité nationale du fait d'entreprises publiques et privées qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considérations des intérêts économiques et stratégiques du pays» dans une missive datée du 25 avril. L'instruction évoque trois compagnies : deux sociétés publiques d'assurance, la Société nationale d'assurance SAA et la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance CAAR, accusées d'avoir «signé des contrats avec des entreprises d'origine marocaine», ainsi que l'opérateur de téléphonie mobile détenu à 51% par l'état algérien, Djezzy «dont la publicité est assurée par des sociétés proches de lobbies étrangers haineux vis-à-vis de l'Algérie».