Tension à Al Qods. En cause, une nouvelle pénétration des forces israélienne à la Mosquée Al Aqsa. Une opération qui s'inscrit dans le plan du gouvernement israélien de judaïsation de la ville sainte. Munie de grenades assourdissantes, de gaz lacrymogène, de matraques et soutenus pas des colons juifs, la police israélienne a pénétré, vendredi soir, l'esplanade de la mosquée Al Aqsa à Al Qods lors de la prière des Tarawihs. Les fidèles palestiniens présents dans le lieu de culte ont fui l'opération vers d'autres quartiers de la ville sainte. Le bilan fait état de 200 blessés dans les rangs des Palestiniens dont 88 évacués vers des hôpitaux, rapporte la chaîne Al Jazeera citant un communiqué du Croissant rouge palestinien. Cette escalade était prévisible. Dès la matinée du vendredi, la police israélienne a tenté, par des barrages et fermetures de routes menant à la mosquée Al Aqsa, de bloquer l'accès aux musulmans venus accomplir la dernière prière du vendredi du Ramadan. Violent clashes broke out after #Israel ?? security forces stormed the #Aqsa Mosque compound in occupied East #Jerusalem on the last Friday of #Ramadan Initial reports indicate several injuries among #Palestinian ?? worshippers https://t.co/gggy7JVLIa — Saad Abedine ???? (@SaadAbedine) May 7, 2021 Face à ces nouveaux développements, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé à une réunion urgente du Conseil de sécurité consacrée à l'examen de la situation. Il a également demandé à la communauté internationale de «garantir une protection internationale» des Palestiniens. De son côté Ismail Haniya, le chef du bureau politique du mouvement Hamas, a invité les pays arabes ayant des relations diplomatiques avec Israël de les suspendre et de rappeler leurs diplomates accrédités à Tel-Aviv pour consultation. El Othmani dénonce La Jordanie, de part sa tutelle religieuse sur les lieux saints à Al Qods, a condamné «la pénétration de la mosquée Al Aqsa et l'agression barbare contre les fidèles». Amman a appelé les Israéliens à quitter le lieu. Avec des termes virulents, le Cheikh d'Al Azhar, Mohamed Atayeb y voit un acte du «terrorisme sioniste brutal bénéficiant d'un silence mondial honteux». La même colère verbale a été exprimée par la Turquie, l'Arabie saoudite, la Tunisie, la ligue arabe et l'Egypte. Visiblement, cette vague de condamnation n'a pas encore atteint le Maroc. Seul Saad-Eddine El Othmani, mais avec la casquette de secrétaire général du PJD, a adressé son soutien aux Palestiniens qui font face à «la pénétration des forces de l'occupation israélienne» de la mosquée Al Aqsa et «à l'agression des fidèles». «Nous dénonçons ces violations à Al Qods Acharif, notamment au quartier Al Jarrah», a-t-il écrit sur Twitter. Ailleurs, les Etats-Unis ont appelé à la «désescalade». «Nous sommes profondément préoccupés par la hausse des tensions à Jérusalem, préoccupés par les évictions potentielles de familles palestiniennes» dans des quartiers de la ville sainte, «dont plusieurs vivent bien entendu dans leur maison depuis des générations», a déclaré une porte-parole du Département d'Etat. Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, pour sa part, a exhorté les autorités israéliennes à mettre fin aux opérations visant à chasser les Palestiniens d'Al Qods de leurs demeures.