En sa qualité de président du Comité Al Qods, le roi a adressé une lettre au SG de l'ONU dans laquelle il évoque le sujet de la persistance des autorités israéliennes dans leurs violations systématiques dans la ville sainte d'Al Qods et à la mosquée Al Aqsa. Face aux derniers événements vécus par la ville sainte, le souverain a mis, le 27 juillet, la communauté internationale face à ses responsabilités éthiques et morales, dans la lettre qu'il a adressée au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dénonçant vivement les politiques israéliennes «inacceptables» dans la ville sainte, qui vise à imposer le fait accompli et à décider de manière unilatérale du sort de la ville d'Al Qods. «À chaque fois que les prémisses d'une opportunité de relance du processus de paix entre les Palestiniens et Israël apparaissent, ce dernier provoque des événements et des tensions pour les avorter», a indiqué le roi dans sa lettre. Le climat de tension actuel provoqué de manière délibérée par l'Etat israelien, a été engendré par une série de mesures illégales, quand il a procédé, le vendredi 14 juillet 2017, à l'interdiction de l'accomplissement de la prière du vendredi et à la fermeture de la mosquée Al Aqsa devant les fidèles durant trois jours, ainsi qu'à l'interdiction de l'appel à la prière, «dans une mesure sans précédent depuis un demi-siècle, outre l'arrestation de Cheikh Mohammed Hussein, Mufti d'Al-Qods et de la Palestine durant plusieurs heures», a noté le souverain. Le président du Comité Al Qods a rappelé aussi la nécessité pour la communauté internationale d'agir avec fermeté pour amener Israël à mettre fin à ces pratiques visant à imposer le fait accompli et à décider d'une manière unilatérale du sort de la ville d'Al Qods, qui doit être traité dans le cadre des négociations du règlement définitif. La communauté internationale face à ses responsabilités Les craintes de l'existence d'un plan israélien de division temporelle et spatiale de la sainte mosquée Al Aqsa demeurent, même après que les autorités coloniales aient procédé à l'annulation de certaines mesures qui ont été prises. Le roi a mis en garde «contre les dangers d'instrumentaliser l'héritage civilisationnel et culturel, en tant que facteur d'attisement des sentiments de haine et d'extrémisme et de saper les valeurs d'amour et de tolérance entre les adeptes des religions célestes». L'option de paix ne peut donc être sauvegardée que si les Palestiniens peuvent créer leur Etat indépendant sur la terre palestinienne dans les frontières du 4 juin 1967, avec pour capitale Al Qods-Est. À noter que le roi a tenu à rappeler que le Maroc, qui croit fermement à l'option de la paix, autour de laquelle la communauté internationale est unanime, «souligne qu'Al Qods est attachée aux racines et à l'identité, est convaincu que le fait d'imposer le fait accompli par la force, ne mènera qu'à davantage de tensions et de violence, particulièrement en cette conjoncture complexe et agitée que traverse la région». À souligner que les parlementaires arabes ont tenu une session extraordinaire de leur union au siège du Parlement à Rabat le 27 juillet pour préparer un plan de riposte et de soutien aux Palestiniens durant cette étape décisive de leur lutte, ainsi que pour établir une feuille de route pour la diplomatie parallèle arabe aux efforts déployés par le Maroc dans le cadre du Comité Al Qods. La chronologie établie par la lettre royale L'organisation de festivités sans précédent à l'occasion du 50e anniversaire de l'annexion d'Al Qods. Le gouvernement israélien a organisé le dimanche 28 mai 2017 une réunion dans un tunnel sous la Mosquée Al Aqsa où il a approuvé le développement de la périphérie de l'ancienne médina à travers le creusement de davantage de tunnels et la construction d'ascenseurs et de passages. La présentation par le gouvernement israélien d'un projet de loi au Knesset portant obligation pour les écoles arabes d'enseigner les manuels et les livres israéliens dans le but de judaïser l'enseignement à Al Qods occupé. La présentation par les membres du Knesset du projet de loi «Grand Al Qods» qui vise à annexer des colonies israéliennes de la Cisjordanie et d'autres régions de l'est d'Al Qods occupé. L'approbation par la commission ministérielle de la législation du projet de loi «Al Qods uni», qui sape les opportunités d'un accord sur l'avenir de la ville. L'adoption par le Knesset israélien en première lecture une loi interdisant la levée de l'appel à la prière à Al Qods et dans les quartiers arabes environnants. Les autorités israéliennes mènent une campagne d'escalade globale contre la vieille ville d'Al Qods Acharif et son environnement à travers la spoliation des terres des Palestiniens et leur privation du droit de construire et l'exécution de mesures d'expulsion à leur encontre.