Du 17 au 24 avril, la question du Sahara est l'un des sujets phares au Conseil de sécurité des Nations Unies. L'adoption d'une nouvelle résolution donne lieu à une forte opération de lobbying. Si le Maroc a dépêché Youssef Amrani, le n°2 de sa diplomatie, à Londres et Pékin, le Polisario s'appuie, outre sur l'Algérie et l'Afrique du sud, membre non-permanent au Conseil de sécurité sur le parlement européen. Finie l'euphorie suscitée, 16 février dernier, par la ratification de l'accord agricole par Bruxelles. Sur les questions du respect des droits de l'homme au Sahara, les eurodéputés se veulent intransigeants. Le Polisario, grâce à ses relais au sein du Parlement européen, sait comment tirer profit de cette sensibilité au moment opportun. Mercredi 18 avril, le parlement s'est prononcé en faveur de la mise en place «d'un mécanisme international de surveillance des droits humains au Sahara occidental». De même les eurodéputés appellent les autorités marocaines à «la libération de 80 prisonniers politiques sahraouis en particulier les 23 personnes détenus sans procès à la prison de Salé depuis 2010 à la suite du démantèlement du campement Gdam Izik». Ces demandes sont la conséquence d'amendements introduits par les parlementaires d'un parti espagnol Izquierda Unida (Gauche unifié) sur un rapport élaboré par l'eurodéputé britannique Richard Howitt, du groupe socialiste, sur «les droits humains dans le monde et la politique européenne». Le document a été adopté à une écrasante majorité : 580 pour, 28 contre et 74 abstentions. Ces amendements, contraires au souhaits de Rabat, ont été approuvés en présence de Mohamed Sidati, responsable du Polisario chargé de l'Europe. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le parlement européen opte pour une telle position dans le conflit du Sahara. A la suite du démantèlement du camp Gdam Izik, novembre 2010, une résolution du parlement européen, à l'initiative du Parti populaire, actuellement au pouvoir en Espagne, avait appelé le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Amnesty International et RHW suivent Amnesty International, basée à Londres, vient de lancer une campagne réclamant que le contrôle des droits de l'homme fasse partie intégrante des prérogatives de la Minurso. Certes, la même demande a été, également, exprimée par l'association américaine Human Rights Watch mais Amnesty International va un peu plus loin. Elle demande à la France de ne pas bloquer l'adoption d'une résolution, en ce sens, du Conseil de sécurité.