En parfaite harmonie avec le programme gouvernemental, la loi de finances au titre de l'année budgétaire 2022 a tenu ses promesses, accordant une place de choix aux noyaux du développement, l'éducation, la santé et l'emploi. Ces trois secteurs vitaux se trouvent donc au centre de la politique prônée par l'Exécutif, ayant fait le choix de l'"Etat social". Les dotations budgétaires accordées aux trois départements de tutelle en témoignent. Le département de la santé et de la protection sociale a vu son budget au titre de 2022 augmenter de 19% par rapport à l'exercice 2021, alors que celui de l'éducation nationale a progressé de 6%. Idem pour l'emploi, auquel un budget 1,011 milliard de dirhams (MMDH) a été attribué, soit une hausse de 60,04%. Approché par la MAP au sujet de la loi de finances 2022, le professeur d'économie Gatra El Hassan a de prime abord souligné la nécessité de traduire les engagements du nouveau gouvernement, qui entame la première année de son mandat, en vue d'atteindre les objectifs de développement escomptés. Pour ce faire, l'économiste a mis l'accent sur l'importance de la concrétisation des différents chantiers portés par le Nouveau modèle de développement notamment la généralisation de la protection sociale, en plus de la consolidation des piliers de l'économie marocaine impactée lourdement par la crise sanitaire. En ce qui concerne les amendements retenus, M. El Hassan a mis en exergue l'importance accordée à la relance de l'investissement dans la LF-2022, notant que la promotion des investissements demeure un support important d'une économie saine, notamment à travers l'amendement relatif à l'exonération des droits de douane et autres taxes pour le compte des entreprises qui s'engagent à mettre en place un programme d'investissement dont le montant est égal ou supérieur à 50 MDH. Soutien au pouvoir d'achat dans le viseur Toujours dans le souci de répondre aux besoins vitaux des citoyens, la LF-2022 a prévu une batterie de mesures pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Dans ce sens, les droits de douane appliqués à l'importation du blé ont été supprimés et une indemnité supplémentaire a été prévue pour les importateurs, et ce en vue de préserver les prix de l'ensemble des dérivés du blé sur le plan national. En outre, le gouvernement a alloué environ 8 milliards de dirhams (MMDH) pour l'augmentation de la masse salariale, dédiés essentiellement au règlement des arriérés relatifs à la promotion des fonctionnaires pour les années 2020 et 2021. Les fonds alloués à la Caisse de compensation ont été, pour leur part, revus à la hausse de 12 à 17 MMDH, ainsi que l'intensification des réunions du comité ministériel en charge du suivi de l'approvisionnement pour s'assurer du respect des prix appliqués. Vers la stimulation des investissements et de l'emploi Le soutien à l'emploi des jeunes se trouve aussi au centre des engagements du gouvernement, ayant consacré 3,5 MMDH au soutien à l'emploi des jeunes, à savoir ceux ayant perdu leur emploi suite à la crise. Côté investissements, un total de 13 MMDH sera mobilisé pour rembourser les arriérés des crédits de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et ce, afin de permettre aux entreprises de disposer d'importantes liquidités dans leur trésorerie. L'objectif est de permettre aux entreprises, particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME), de disposer d'importantes liquidités dans leur trésorerie, afin de résister à la crise sanitaire du covid-19 et de s'engager dans la dynamique de création de valeur ajoutée et d'opportunités d'emploi. Youssef Guerraoui, président du Centre marocain de la gouvernance et du management, relève, de son côté, que les amendements retenus ciblent en principe la promotion des investissements et de l'emploi, notamment à travers la baisse de la cotisation minimale à 0,40% au lieu de 0,50%, et un abattement de 70% pour les plus values destinés aux réinvestissements. Il a en outre préconisé de se focaliser sur d'autres éléments dans les prochaines lois de finances, notamment en matière de réforme fiscale conformément à la loi-cadre y afférente, pour assurer plus d'équité fiscale, en plus la réforme du code du travail pour améliorer l'employabilité. Porteuse d'un véritable souffle social, la loi de finances 2022 reflète en effet, à travers ces dimensions, l'engagement du gouvernement de bâtir un Etat social, où la réponse aux besoins sociaux des citoyens arrive en premier lieu.