Intervenant à la COP26, Akinwumi Adesina a confirmé des intentions annoncées déjà début 2021 : impliquer encore plus la BAD dans la bataille de la transition énergétique, notamment en mettant fin au financement du charbon. « Nous ne financerons plus le charbon. Le charbon c'est le passé, le renouvelable c'est l'avenir ». Les mots d'un Akinwumi Adesina qui a eu une COP26 décidément très meublée, entre discussions avec chefs d'Etats (Buhari, Kenyatta, Bazoum, etc.) et discours sur l'Afrique, ses besoins et ses perspectives face aux changements climatiques. Le dirigeant de la BAD s'est montré déterminé à agir en faveur de la transition énergétique et des énergies renouvelables. En témoigne l'engagement de son institution auprès de l'Alliance mondiale pour l'énergie au service des populations et de la planète (GEAPP), lancée le 2 novembre avec des objectifs énergétiques et climatiques à l'échelle planétaire. En témoigne aussi le fait que 95,1% des projets que la banque a approuvés entre 2016 et 2018 sont basés sur des énergies propres, selon un rapport de l'IDEV daté 2020. Akinwumi Adesina tient ce discours de longue date, et malgré un chantier encore immense sur le continent, il a démarré effectivement les travaux. C'est en novembre 2019 que la BAD a renoncé à soutenir un projet de centrale à charbon dans la ville de Lamu au Kenya, affirmant dans la foulée qu'elle ne financera plus aucun projet de ce genre. Ce malgré le risque d'amoncellement d'actifs échoués. Mais elle a lancé en 2016 sa stratégie NDEA (New Deal for Energy in Africa) visant à augmenter de 160 GW la capacité électrique continentale, avec plus de 200 millions de raccordements et connexions off-grid, ainsi que des modes de cuisson propres. Elle a investi notamment dans le parc éolien du lac Turkana (Kenya), les centrales solaires Noor Ouarzazate (Maroc), le programme solaire Yeleen (Burkina Faso), l'initiative Desert to Power (Sahel) et la centrale solaire de Kom Ombo (Egypte). Elle a également noué des partenariats avec des investisseurs étrangers, comme le Fonds des énergies durables pour l'Afrique (SEFA) avec l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Suède, le Royaume-Uni entre autres, et le plan Power Africa avec les USA. La Banque de développement a également revu son positionnement environnemental et social sur des projets qu'elle a financés, comme la centrale à charbon de Sendou au Sénégal, fermée sur recommandations d'un mécanisme indépendant d'inspection. Finalement, cette centrale à charbon sera convertie en centrale à gaz (gouvernement sénégalais)