Selon le dernier rapport de l'« Indice de l'état de droit 2021 du World Justice Project » publié cette semaine, et pour la région MENA, le Maroc continue de reculer et est à la traîne dans le jeu de l'Index de l'état de droit. Il a perdu onze places, passant de 79 à 90. L'indice mondial de l'ONG américaine "World Justice Project Rule of Law Index" est la principale source mondiale de données originales et indépendantes sur l'état de droit. L'indice couvre 139 pays et juridictions et est basé sur des enquêtes nationales menées auprès de plus de 130 000 ménages et de 4 000 avocats et experts pour mesurer la manière dont l'état de droit est vécu et perçu dans le monde. L'Index de l'Etat de droit est un rapport sur l'Etat de droit qui couvre huit facteurs : limitations des pouvoirs du gouvernement, absence de corruption, gouvernement ouvert, droits fondamentaux, ordre et sécurité, application de la loi, justice, justice civile et pénale. Les Emirats arabes unis restent le meilleur pays arabe, se classant 32e au monde et conservant le même classement que l'année dernière, le plus élevé dans de nombreux sous-indices, notamment l'absence de corruption, l'ordre et le respect des règles de sécurité, la justice civile et justice criminelle. La Jordanie s'est classée deuxième (41e au monde) parmi les autres pays de la région MENA, suivie de la Tunisie 76e, de l'Algérie 79e, du Maroc 90e, de l'Iran 98e, du Liban 104e et de l'Egypte 109e. Le Maroc, de nombreux facteurs à améliorer. Le rapport de cette année est basé sur la même enquête de terrain que l'édition précédente, menée sur un échantillon de 1 000 personnes, interrogées courant 2020 en pleine crise sanitaire dans les villes de Fès, Casablanca, Rabat et Tanger. En conséquence, la position du Maroc par rapport au score global de l'indice a été revue de manière significative à la baisse, le Royaume perdant 11 places par rapport à son classement mondial 2020, et 16 places par rapport à 2019. Concernant les obstacles législatifs au fonctionnement de l'exécutif (restrictions aux pouvoirs du gouvernement), le Maroc se classe au 75ème rang mondial avec un indice de 0,51. Concernant l'absence ou la prévalence de la corruption politique et judiciaire, le Royaume se classe 89ème avec un score de 0,42 avec une baisse de 16 places. En Open Government, le pays a perdu 11 places à la 97e place avec un score de 0,43 contre 0,44 un an plus tôt. Pour la protection des droits fondamentaux (liberté d'expression, protection de la vie privée, droit à la vie, à la sécurité personnelle, droit des travailleurs et droit à un procès équitable), le Royaume perd sept places, occupant la 110e position avec un score de 0,43 contre 0,45 l'année dernière.