L'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Union Européenne (UE) ont appelé à la libération des personnalités maliennes arrêtés par l'armée, dont le président de transition Bah N'Daw et son premier ministre Moctar Ouane. "Profondément préoccupé par la détention des dirigeants civils de la transition malienne, j'appelle au calme et à leur libération inconditionnelle", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterress sur son compte Twitter, dans la nuit de lundi à mardi. Dans un communiqué, le Conseil européen a condamné "avec fermeté l'enlèvement du président de transition du Mali et du Premier ministre et appellé à leur libération immédiate". Le Conseil a prévenu que "l'Union européenne est prête à envisager des mesures ciblées à l'encontre des dirigeants politiques et militaires faisant obstruction à la transition au Mali". Ces réactions s'ajoutent à celles émises dans la soirée par le Comité de suivi de la transition au Mali, qui regroupe des représentants de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de la Minusma avec des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne. S'exprimant dans un communiqué émis lundi dans la soirée, le Comité a condamné une « tentative de coup de force» contre le pouvoir transitoire au Mali et appelé à la libération immédiate du Président et de son Premier ministre. Lundi en début de soirée, des militaires avaient arrêté le président de transition Bah N'Daw, le premier ministre Moctar Ouane et des personnalités civiles et militaires, avant de les conduire de force à la caserne militaire de Kati située à une quinzaine de kilomètres de la capitale Bamako. L'arrestation de ces personnalités est intervenue tout juste après l'annonce d'une nouvelle équipe gouvernementale, selon laquelle le général de brigade Souleymane Dacouré remplace le Colonel Sadio Camara à la tête du ministère de la Défense et le général de division Mamadou Lamine Diallo remplace le Colonel Modibo Koné au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Selon des sources concordantes, Camara et Koné seraient les cerveaux du coup d'Etat ayant renversé l'ancien président Ibrahim Boubaker Keita le 18 août 2020. Pour rappel, le président Bah N'Daw et Moctar Ouane, avaient pris leurs fonctions à la mi-septembre 2020, au terme de négociations entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest et la junte militaire. Ils avaient pour principale mission de conduire une transition pacifique de 18 mois, devant se terminer par la tenue d'élections générales et la restauration de l'ordre constitutionnel. Le Premier ministre Moctar Ouane avait présenté sa démission le 14 mai courant et avait été reconduit le jour même pour former un nouveau gouvernement.