Les véhicules hybrides électriques, qui connaissent un fort engouement dans plusieurs pays, attendent toujours, au Maroc, le déclic pour concrétiser leur renommée et s'imposer sur le marché national. Coûts élevés, hésitation et choix restreint figurent parmi les principales raisons qui empêchent les Marocains d'opter pour cette technologie "eco-friendly" qui constitue une alternative directe à la motorisation uniquement thermique, particulièrement celle à essence. Peu polluantes et moins énergivores, ces voitures sont devenues la figure de proue des valeurs environnementales mais aussi économiques. Contacté par la MAP, Oussama Ameur, directeur central commercial de Toyota Maroc, a affirmé que la demande locale en termes de voitures hybrides "n'est pas suffisamment développée", expliquant que cela est dû au fait que la plupart des marques n'ont toujours pas proposé des modèles à moteur alternatif. "C'est une donne qui est en train de changer", a-t-il lancé, notant que ce type de véhicules commence tout juste d'intégrer les line-up des différentes marques et leur succès est une affaire de temps. Et de soutenir que "dans des marchés plus développés, comme en Europe par exemple, l'adoption des moteurs électriques ou hybrides se renforce d'année en année. En 2021, les ventes des véhicules essence, hybride et électrique vont dépasser celles du diesel en Europe". Mettant l'accent sur l'importance de vulgariser l'hybride et l'assurance du client pour cet achat "jusque-là inhabituel", M. Ameur a indiqué que cette technologie commence à gagner la confiance des Marocains. "Et ce n'est pas surprenant si l'on considère les nombreux bénéfices clients de nos modèles hybrides", a-t-il dit, précisant que la réduction des émissions CO2, les baisses de la consommation et des dépenses du service après vente (SAV) par rapport au diesel sont tous des avantages substantiels très appréciés par les clients, sans compter que les modèles hybrides ne sont absolument pas plus chers que leurs équivalents diesel. Au niveau national, plusieurs mesures ont été adoptées pour encourager l'acquisition des véhicules fonctionnant aux technologies alternatives. "Pour initier ce virage électrico-hybride, l'infrastructure marocaine se met en place progressivement", a souligné le responsable. Les progrès s'enchaînent avec l'installation des bornes de recharge au niveau de plusieurs points de service pour les voitures électriques, le lancement de la "iSmart" qui est la 1ère borne de recharge intelligente 100% marocaine ou encore la livraison du tout premier Taxi Hybride au Maroc, a-t-il ajouté. M. Ameur a, en outre, estimé que le chemin reste relativement long pour atteindre l'objectif de la pleine démocratisation de l'hybride et de l'électrique au Maroc. "L'hybride ne représente que 1% des ventes de véhicules neufs à fin 2020. Mais avec l'engagement continu des différents acteurs du marché automobile et les grandes entités nationales, ce virage vers une conduite éco-responsable sera imminent", a-t-il noté, relevant que son accélération ne peut se faire qu'à travers l'encouragement étatique de la conduite éco-responsable à travers de meilleures mesures incitatives. Un système de Malus/Bonus peut s'avérer très encourageant pour le consommateur marocain pour réduire son empreinte carbone, a noté M. Ameur, faisant observer que les clients expriment clairement le besoin de mesures comme la réduction de la TVA, l'exonération des frais d'immatriculation ou encore des bonus liés à la réduction des émissions CO2 pour rouler éco-responsablement. Il a, à cet égard, expliqué que l'utilisation des véhicules écologiquement responsables à travers le monde permet une prodigieuse économie d'énergie fossile mais aussi la réduction des émissions en CO2, relevant que la conception des nouveaux véhicules hybrides et électriques élimine autant que possible l'utilisation de produits toxiques comme le plomb, le cadmium hexavalent, le chrome et mercure. L'hybride, un investissement sûr et rentable sur le long terme L'hybride est un investissement plus que rentable si l'on considère son coût et ses frais sur le long terme, a souligné le responsable commercial de Toyota, relevant que le prix d'un véhicule hybride reste globalement compétitif. Ce type de véhicule dispose d'autres avantages le rendant un choix plus économique que les autres motorisations, a assuré M. Ameur, ajoutant que la fiabilité et la durabilité des voitures hybrides font que, sur le long terme, les coûts d'entretien deviennent bien moins importants que les autres types de véhicules. Et d'expliquer que la plupart des pièces telles que les plaquettes et les disques de frein disposent d'une durée de vie plus longue. "Il en va de même pour les pneus, sans oublier que le véhicule hybride ne dispose ni de démarreur, ni d'alternateur, ni d'embrayage, ni de courroie de distribution. Donc moins de pièces et moins d'interventions et du coup, plus d'économies !" Aussi, la consommation d'un véhicule hybride est largement moins importante que les autres motorisations, et cela peu importe le modèle ou la marque du véhicule hybride, a relevé M. Ameur. Il a noté que la consommation moyenne varie en moyenne entre 3,7L/100km pour les petites citadines et 6L/100km pour les SUV, tandis que les véhicules équivalents en essence ou en diesel avoisinent plutôt une moyenne entre 4,3L/100km et 8,5 L/100km. Une différence non négligeable qui se fait sentir sur le budget de son acquéreur. Le silence des voitures électriques, un danger pour les usagers de route vulnérables ? Les voitures électriques et hybrides sont moins bruyantes mais elles ne sont pas entièrement silencieuses au point de constituer un danger pour la sécurité des passagers ou des piétons et/ou les autres automobilistes, a souligné M. Ameur, faisant savoir que les véhicules électriques et hybrides sont toutes équipées d'un bruit artificiel au-delà de 19 kilomètres/heure et en marche arrière pour alerter les piétons. "Les voitures hybrides et électriques permettent au conducteur de savourer le silence au volant et le libère de tous ces bruits de moteur ordinaire qui nuisent énormément à notre santé", a-t-il noté.