Le raid américain, qui a visé un convoi de véhicules dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad, a tué en tout au moins neuf personnes au total – dont cette figure très populaire du régime iranien. L'opposition entre Washington et Téhéran sur le sol irakien est entrée dans une nouvelle phase. Le puissant général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, a été tué tôt vendredi 3 janvier dans une frappe aérienne américaine survenue à Bagdad. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s'est immédiatement engagé à "venger" la mort de son chef militaire et a décrété un deuil national de trois jours dans son pays. Peu après l'opération, le Pentagone a annoncé que le président américain Donald Trump avait lui-même donné l'ordre de tuer Qassem Soleimani, un dirigeant des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique. Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l'Etat irakien, est également mort dans ce bombardement. Cette frappe intervient trois jours après l'attaque par des militants pro-Iran de l'ambassade américaine à Bagdad. Les Etats-Unis ont en outre subi depuis la fin du mois d'octobre une dizaine d'attaques à la roquette, qui ont visé des soldats et des diplomates, tuant il y a une semaine un sous-traitant américain. Non revendiquées, ces frappes ont été attribuées par Washington aux forces favorables à Téhéran en Irak. L'armée américaine a déjà répondu dimanche soir en bombardant plusieurs bases de forces pro-Iran près de la frontière syrienne, faisant 25 morts. « Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani », a commenté le Pentagone dans un communiqué. Donald Trump n'a pour l'heure par réagi à ce tournant majeur du conflit avec Téhéran, si ce n'est en publiant sur son compte Twitter un drapeau américain. Le raid américain, qui a visé un convoi de véhicules dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad, a tué au moins neuf personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens. L'autre grande figure tuée est Abou Mehdi al-Mouhandis, lieutenant du général Soleimani pour l'Irak depuis des décennies. Une opération en forme de déclaration de guerre L'assassinat ciblé de Qassem Soleimani, une des figures les plus populaires d'Iran, soulève l'inquiétude, à moins d'un an de la présidentielle américaine. « Le président Trump amène notre nation au bord d'une guerre illégale avec l'Iran, sans l'approbation du Congrès », a notamment fustigé le sénateur démocrate Tom Udall. Sur Twitter, le directeur adjoint de l'Institut de relations internationales et stratégiques Didier Billion juge que "la décision irresponsable de Donald Trump ouvre une nouvelle séquence et risque de déchaîner une vague de violences". La nouvelle a fait bondir de plus de 4% les cours du pétrole. L'or noir iranien est déjà sous le coup de sanctions américaines et la montée en puissance de l'influence de Téhéran en Irak, deuxième producteur de l'Opep, fait redouter aux experts un isolement diplomatique et des sanctions politiques et économiques.