Une commission Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et marocaines à l'étranger de la Chambre des représentants a adopté deux lois pour délimiter pour la première fois ses frontières maritimes avec l'Espagne et la Mauritanie, y compris les eaux devant le Sahara. Cette décision bien que légitime au vue du droit international et vue d'un mauvais œil du côté espagnol qui se sont vite rappeler la marche Verte. Le vote en commission de ces lois soutenu par les deux projets avait permis au ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, de souligner que ces lois établissent la limite des eaux territoriales, fixée à douze milles, et crée une zone économique exclusive, de 200 milles. Ainsi, il a précisé que ces lois permettaient « de combler le vide législatif qui caractérise l'arsenal juridique national lié aux espaces maritimes ». M. Bourita avait également souligné que Rabat pourra « adapter ces lois à la pleine souveraineté intérieure du Maroc, notamment son territoire et ses eaux territoriales, de Tanger à Lagouira», à l'extrémité sud du Sahara. Face à d'éventuelles interrogations ou suspicions de la part de nos voisins, le ministre de Affaires étrangères a également fait savoir « le Maroc reste ouvert à l'Espagne, la Mauritanie et le Portugal autour de discussions notamment par rapport aux îles Canaries, à travers un dialogue et une collaboration positive avec les voisins espagnols, portugais et mauritaniens », a-t-il déclaré. Les députés des îles Canaries parlent d' « occupation » Le groupe parlementaire des députés des îles Canaries a déclaré contre la décision « unilatérale » du gouvernement marocain d ' « occuper » le territoire canarien, une décision que les nationalistes qualifient d'extrêmement grave. Le député de la chambre basse Pedro Quevedo a demandé des décisions au ministère des Affaires étrangères devant l'ONU, y compris la plainte pour « appropriation » des eaux du Sahara et le député régional Luis Campos a appelé à l'unité d'action en autour d'une résolution ou d'un autre type de déclaration convenue entre tous les groupes canariens. Il s'agit d'une proposition parallèle à la demande de comparution et d'une question orale au gouvernement des îles Canaries, afin d'expliquer les mesures que l'Etat et l'exécutif canarien envisagent d'adopter sur les deux lois approuvées par la Chambre des représentants du Maroc pour délimiter son espace maritime. Les nationalistes ont exprimé leur « rejet le plus énergique » de la décision qui, bien que « dépourvue de légalité », plonge dans la politique des « faits accomplis ». Luis Campos et Pedro Quevedo ont exposé «l'extraordinaire inquiétude» que crée cette décision «conflictuelle» du Maroc, qui présente trois aspects, «chacun plus alarmant pour le non-respect des îles Canaries, de l'Etat espagnol et au peuple sahraoui », ont-ils critiqué. Ils ont évoqué les conséquences géostratégiques, les implications économiques découlant des importantes réserves minérales des fonds marins touchés, très appréciées dans l'industrie des technologies numériques, et de l ' « occupation de facto » des eaux du Sahara. Ces députés ont annoncé la formulation de diverses questions qu'ils vont adresser au ministère des Affaires étrangères espagnol.