La Fintech (technologie financière) offre d'immenses opportunités pour renforcer l'inclusion financière et le développement économique et social, a souligné, mercredi à Rabat, le Wali de Bank Al Maghrib Abdellatif Jouahri. « Dans les pays émergents et en développement, avec la pénétration d'internet et des télécommunications mobiles, la Fintech offre d'immenses opportunités pour renforcer l'inclusion financière et le développement économique et social », a dit M. Jouahri, qui intervenait à l'ouverture d'une conférence régionale pour l'Afrique et le Moyen Orient organisée par Bank Al-Maghrib en partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI) sous le thème « La transformation digitale: opportunités et risques liés à la Fintech ». « En six ans, 1,2 milliard de personnes ont eu accès aux services financiers grâce à la technologie », a-t-il noté, citant une déclaration du secrétaire général des Nations Unies. La Fintech est en train de révolutionner le paysage financier élargissant les produits et les services, les rendant de meilleure qualité, plus accessibles et moins coûteux, a fait observer le Wali de Bank Al Maghrib, relevant, toutefois, que « c'est également dans le secteur financier que les risques sont les plus variés et les plus importants ». Il s'agit notamment des risques tels que le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, la cybersécurité ainsi que la protection du consommateur et des données à caractère personnel, qui sont devenus des préoccupations majeures non seulement au niveau national mais également international. Pour M. Jouahri, les changements apportés par la Fintech interpellent les banques centrales en particulier et à plusieurs égards, notamment au niveau des missions fondamentales comme la supervision financière et même l'émission de la monnaie. De son côté, le directeur du département des Marchés monétaires et de capitaux au FMI, Adrian Tobias, s'est félicité de la tenue au Maroc de cette conférence régionale qui vise, selon lui, à promouvoir de larges discussions et à développer une meilleure compréhension sur la manière dont les pays membres ont intégré les propositions contenues dans l'Agenda Fintech de Bali (BFA) dans leurs cadres nationaux. Et de rappeler que le BFA a été lancé en octobre dernier en réponse à l'appel de nombreux pays membres de la Banque mondiale et du FMI de disposer d'un cadre conceptuel permettant de relever les nombreux défis inhérents à la digitalisation des services financiers. « Face aux défis qui nous attendent, chacun a un rôle à jouer », a-t-il souligné, ajoutant que compte tenu de la diversité des membres, les expériences des décideurs dans les pays de la région en matière de Fintech varient considérablement. Cette rencontre nous permettra ainsi de s'informer sur les différents problèmes rencontrés dans ce domaine ainsi que les solutions apportées par les différents pays, a-t-il ajouté. La conférence sur la transformation digitale connaîtra, deux jours durant, la participation de plusieurs gouverneurs de banques centrales ainsi que des hauts cadres du FMI et de la Banque Mondiale. Elle s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du « Programme Fintech de Bali », institué suite aux dernières assemblées générales du FMI et de la Banque Mondiale.