Moderniser les services bancaires à travers l'adoption du virage du digital, telle est la croisade dans laquelle s'est engagée Bank Al-Maghrib (BAM), en prenant part au Bali Fintech Agenda (BAF). Le Wali de BAM, Abdellatif Jouahri, a ainsi invité les acteurs nationaux du secteur bancaire à prendre part à ce programme, afin de s'aligner sur les avancées mondiales dans ce domaine. Jouahri a mis le point sur l'importance de faire des nouvelles technologies, notamment le potentiel qu'offrent les smartphones dans le domaine bancaire, lors de la Conférence Internationale sur la FinTech, qui s'est tenue dans la journée du 13 mars à Rabat. Plusieurs acteurs du secteur bancaire, nationaux et internationaux, ont pris part à l'événement, afin de discuter et d'échanger sur l'état actuel et l'évolution du domaine. Des représentants du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM) étaient aussi présents, témoignant de l'importance de la transformation digitale dans le secteur bancaire. Le virage de la Fintech ne peut se faire qu'à travers une étroite collaboration des différents acteurs économiques de la société, en plus de la mise en place de l'infrastructure technique et matérielle nécessaire à cet effet. Dans ce sens, Jouahri a déclaré « dans les pays émergents et en développement, avec la pénétration d'internet et des télécommunications mobiles, la Fintech offre d'immenses opportunités pour renforcer l'inclusion financière et le développement économique et social ». Que ce soit à travers le lancement de plateformes en ligne, ou d'applications mobiles, le secteur bancaire national est en train d'évoluer, à petits pas, mais de façon stable par rapport à ce qui se fait actuellement à l'étranger. Fintech, des défis de taille La transformation digitale de l'industrie bancaire offre, certes, plusieurs avantages, mais pas que. En effet, il faut savoir que si les technologies actuelles permettent de réaliser des économies importantes en termes de temps et de coûts de gestion des opérations financières, en plus d'apporter une certaine sécurité aux transactions, le revers de la médaille est assez tumultueux. La traçabilité des opérations financières n'est pas toujours facile, puisque certaines plateformes proposent un anonymat très poussé, ce qui pourrait résulter dans des transactions louches, on parlera notamment du financement du terrorisme, mais aussi du trafic de drogues et d'armes outre continents, en plus du piratage des données à caractère personnel. Dans ce sens, le Wali de BAM a appelé les banques centrales, ainsi que les différents acteurs du secteur, à faire preuve de vigilance dans le déploiement de solutions qui s'inscrivent dans la Fintech. Le Maroc est sur le bon chemin Adrian Tobias, directeur du département des marchés monétaires et de capitaux du FMI, a félicité par ailleurs le royaume pour l'état actuel du secteur bancaire, mais aussi des efforts déployés par le Maroc pour son développement, et ce, en accord avec les dispositions du Programme BFA. Tobias a ainsi invité les acteurs du secteur à collaborer de façon étroite, afin de développer l'industrie bancaire à travers le monde, sans qu'il y ait de disparités dans les avancés de la Fintech.