Les cours du pétrole poursuivent leur dégringolade entamée début octobre avec une nouvelle chute de 2,5% des cours du Brent européen et de près de 3% pour le WTI américain vendredi. La référence européenne de pétrole brut retombe ainsi à son plus bas depuis octobre 2017. Les cours ont décroché cette fin de semaine, aux alentours de 60 dollars, en raison de crainte d'une surabondance de l'offre par rapport à la demande en 2019. Et les pressions de Donald Trump sur l'Arabie saoudite d'un MBS cabossé n'arrangent rien… L'Agence internationale de l'Energie (AIE), l'organisme international qui suit les évolutions du marché énergétique à l'heure, a annoncé la semaine dernière que l'offre mondiale de pétrole dépasserait la demande tout au long de 2019, sur fond d'augmentation de la production alors que la consommation est menacée par le ralentissement de l'économie. C'est donc sur la production qu'il faut agir. Pour rééquilibrer l'offre, qui augmente plus rapidement que la demande, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) devrait annoncer une baisse de sa production à l'issue de la réunion ministérielle prévue le 6 décembre. Si tel n'était pas le cas, le cours pourrait descendre en deçà des 50 dollars le baril l'année prochaine. La situation a été aggravée par des tweets du président Trump : « Merci à l'Arabie saoudite, mais allons plus bas ! », dans une pression exercée sur Riyad, ajoutant : « on peut espérer que l'Arabie saoudite et l'OPEP ne réduiront pas leur production de pétrole. Les prix du pétrole devraient être nettement plus bas si on se base sur (le niveau de) l'offre ». Les Saoudiens ont pourtant affirmé qu'ils œuvreront avec leurs pairs à l'OPEP à une concertation sur une baisse groupée de la production. Mais l'affaire Khashoggi place le prince héritier Mohamed Ben Salman dans une position difficile, connaissant le tempérament de Donald Trump et prenant en considération ce qu'il sait de l'assassinat du journaliste saoudien. Et qu'il pourrait révéler à tout moment. Au Maroc, cette baisse inespérée des cours fera remonter à la surface la polémique nationale sur la répercussion des cours internationaux sur les prix à la pompe, qui ne semblent pas baisser depuis plusieurs semaines, du moins dans les proportions mondiales. Lahcen Daoudi devrait alors réagir pour imposer un plafonnement des bénéfices des distributeurs.