Cela devient une évidence sur le plan international. La question du Sahara est d'abord et avant tout une affaire algéro-marocaine. L'ONU le dit, à mots couverts, mais le président français Emmanuel Macron l'a répété, clairement. En visite en Algérie, le chef de l'Etat français a répondu à une question d'el Watan : « La position sur le Sahara occidental est perçue comme étant favorable au Maroc. La France ne devrait-elle pas avoir une attitude plus équilibrée sur cette question pour pouvoir influer sur le règlement de ce conflit en suspens ? ». Voilà quelle a été la réponse du locataire du palais de l'Elysée : « Notre position équidistante sur cette question est bien connue et n'a pas changé. Et elle ne changera pas. Le dialogue entre l'Algérie et le Maroc sur cette question est primordial. Ensemble, avec l'appui de la communauté internationale, vos deux pays doivent œuvrer à la résolution de cette crise. Son règlement constitue un énorme défi pour l'intégration du Maghreb. Elle représente un blocage économique majeur pour la région. J'espère que le Maroc et l'Algérie sauront dépasser leur divergence pour construire un Maghreb fort, uni et prospère ». On relèvera dans cette réponse que M. Macron ne cite pas une seule fois le mot Polisario, présenté pourtant par les Algériens comme l'interlocuteur du Maroc. Le fait de ne pas le mentionner est une autre indication que le conflit oppose les deux voisins, le Polisario n'étant que le faire-valoir de la politique algérienne. Dans un autre registre, et concernant les visites traditionnellement effectuées par les nouveaux présidents français au Maghreb, se pose la question des priorités. Ainsi, lors de sa conférence de presse à Alger, le chef de l'Etat a eu cette question : « En tant que président, vous avez choisi le Maroc avant l'Algérie. Préférez-vous le Maroc et pourquoi une visite aussi courte, qualifiée par des journalistes d'escale politique ». Réponse : « Je vous remercie d'œuvrer à la pacification des relations internationales et régionales »… Macron revient sur les subtilités diplomatiques et explique qu'avec le roi du Maroc, qu'il avait visité en juin dernier, en plein ramadan, il n'y avait pas eu d'échanges officiels avec le gouvernement marocain. « C'était un dîner amical et personnel, ainsi que le roi l'a présenté … Je fais aujourd'hui une visite officielle, où j'ai rencontré les officiels algériens. Cette visite a un autre statut que celle que j'ai effectuée au Maroc ». Cela a-t-il vraiment une importance ? Pour les Algériens, il semblerait que oui, surtout qu'ils se sont montrés tout à fait ravis de l'annonce d'une visite d'Etat de Macron en Algérie, en 2018.