Le Maroc doit faire preuve d'une grande vigilance face à une menace sérieuse d'invasion du criquet pèlerin. Cette invasion a pris son départ au Yémen, menace les pays limitrophes ainsi que la zone du Sahel, jusqu'au Maroc. La région du Dra est particulièrement exposée à ce péril qui ruine les productions agricoles. C'est l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO, Rome) qui tire la sonnette d'alarme. « La présence d'infestations du criquet pèlerin récemment découvertes au Yémen, où un conflit entrave sérieusement les opérations de lutte, représente une menace potentielle pour les cultures dans la région. La FAO a exhorté les pays voisins, l'Arabie Saoudite, Oman et l'Iran à mobiliser des équipes de prospection et de lutte (…). Une vigilance particulière s'impose également au Maroc et en Algérie, particulièrement dans les zones au sud des monts Atlas qui pourraient devenir de possibles lieux de reproduction pour le criquet pèlerin qui s'est déjà regroupé dans certaines parties du Sahara occidental, du Maroc et de la Mauritanie », avertit la FAO. Selon l'organisme de l'ONU, , de petits groupes et peut-être quelques essaims pourraient trouver des zones propices à la reproduction au nord-ouest de l'Afrique, et plus particulièrement au Maroc (Vallée du Dra), en Mauritanie (près de Zouerate, au nord du pays). La reproduction du criquet pèlerin commence par des groupes de larves puis, plus tard, ces larves peuvent former de larges bandes au sol. Ces dernières sont finalement susceptibles de se transformer en essaims de criquets adultes qui, au nombre de dizaines de millions d'individus, peuvent voler jusqu'à 150 km par jour avec le vent. On imagine les dégâts issus de l'alimentation de ces gigantesques essaims. Il faut savoir, précise la FAO, que « les criquets femelles peuvent pondre jusqu'à 300 œufs au cours de leur vie tandis qu'un insecte adulte est capable de consommer une quantité de nourriture égale à son propre poids chaque jour - soit environ deux grammes par jour. Un tout petit essaim mange la même quantité de nourriture en un jour qu'environ 35.000 personnes et les effets dévastateurs que les criquets peuvent avoir sur les cultures représentent une menace importante pour la sécurité alimentaire, particulièrement dans les zones déjà vulnérables ».