A l'occasion de la 4ème édition du Forum International Afrique Développement, organisé conjointement par Attijariwafa Bank et Maroc Export, PanoraPost a rencontré Jean-Louis Borloo, président de la Fondation Energies pour l'Afrique. Ce dernier a décidé de mettre ses compétences au service du développement de l'Afrique, troquant son costume de politicien contre celui de « metteur en scène de la demande des chefs d'Etats africains », comme il l'explique à PanoraPost. L'ancien ministre français de l'Ecologie tente de résoudre une anomalie majeure du continent africain : l'accès à l'électricité. Et pour cause. Sur un milliard d'habitants, seul un quart a accès à l'électricité. Un manque d'autant plus grave que la population du continent africain devrait doubler en trente ans. La jeunesse africaine n'acceptera pas longtemps de vivre sans lumière. L'accès à l'électricité est un prérequis au développement (santé, éducation, agriculture). Conséquence : le monde sera le théâtre d'un « nomadisme sans précédent », affirme J-L. Borloo. L'urgence est donc là. Et pour pallier ce problème, les pays africains devront s'appuyer sur les Occidentaux car ils ne disposent ni de fonds propres, ni d'une administration publique efficiente, ni d'une ingénierie publique de haut niveau pour électrifier l'ensemble de leur continent. « Sans coup de main des Européens, la déstabilisation de l'Afrique est assurée », alerte l'ancien ministre français. Il plaide donc pour une sorte de « plan Marshall de l'énergie pour l'Afrique » financé à hauteur de deux milliards et demi d'euros par les Européens. Il en va de l'intérêt économique de tous, Africains comme Européens. Electrifier l'Afrique constituerait donc un vrai moteur de croissance pour l'Europe. « Actuellement, l'Afrique c'est 5% de croissance,1'Europe tourne à 1,7% ; si l'Afrique était électrifiée, cela signifierait une croissance située entre 12 et 15 % pour l'Afrique et un gain de 3 % de croissance pour l'Europe », nous explique J-L Borloo. Dans ce projet d'électrification de l'Afrique, le Maroc qui vient d'inaugurer la centrale solaire Noor fait figure de modèle. Le royaume tire un quart de son énergie blanche de son soleil, du vent ou encore de ses barrages. « Sa Majesté le Roi Mohammed VI a une vraie vision, une vraie stratégie subsaharienne (...). Le Maroc a incontestablement développé un savoir-faire sur l'électrification rurale et décentralisée », salue l'ancien ministre français. Le royaume s'impose donc comme un acteur majeur détenteur « d'un savoir faire dont l'Afrique a besoin ».