Il n'y aura pas eu de suspense… Le congrès du PAM s'est tenu, et Ilyas el Omari a été élu à sa tête. Le nouveau secrétaire général de la première formation du pays en termes de sièges communaux et de Régions n'a pas eu de challenger. Il succède donc à Mustapha Bakkoury. Fatima Zahra Mansouri a, elle, été élue présidente du Conseil national du parti, son concurrent Me Abdellatif Ouahbi s'étant désisté quelques minutes après avoir déposé sa candidature… Le 3ème Congrès national du PAM se tenait du 22 au 24 janvier à Bouznika sous le thème « Maroc des régions : une implication consciente et responsable ». Le PAM est en effet à la tête de 5 régions, dont celle de Tanger-Tétouan-al Hoceima, que préside précisément le nouveau secrétaire général. On avait évoqué un temps l'éventualité que Mustapha Bakkoury se représente, mais celui-ci, président de la Région Casablanca-Settat et de Masen, l'organisme public qui vient de se voir confier la totalité des affaires d'énergies renouvelables, est pris à plein temps. On avait parlé également d'une éventuelle candidature d'Ahmed Akhchichène, ancien ministre de l'Education nationale et actuel président de la Région Marrakech-Safi, mais lui aussi a préféré ne pas aller affronter Ilyas el Omari. Le Conseil national du PAM a par ailleurs décidé de reporter l'élection du bureau politique du parti à sa prochaine réunion, prévue dimanche prochain, a indiqué Ilyas El Omari. Ce dernier est fondateur du PAM en 2009, avec celui qui n'était pas encore conseiller du roi Mohammed VI, Fouad Ali el Himma. Il est originaire du Rif, où il a fait ses études et où il a entamé son action militante, qui devait le conduire à être condamné à des peines de prison par contumace. Plus tard, une fois Mohammed VI monté sur le trône, son amitié avec Ali el Himma, l'un des théoriciens du nouveau règne, le mènera à participer à plusieurs organismes des droits de l'Homme, comme l'Instance Equité et Réconciliation, et de développement des régions du nord. El Omari a eu également une présence dans les domaines social et des droits de l'Homme, puisqu'il est l'un des membres de l'association « ARID », créée en 2004 au lendemain du séisme d'Al Hoceima, comme il a contribué avec plusieurs personnes originaires du Rif à plusieurs initiatives visant le développement de cette région. Ilyas El Omari a occupé plusieurs postes dont ceux de membre de l'Institut Royal de la culture amazighe en juillet 2002, puis de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle en 2003. Il a été aussi parmi les fondateurs du « Mouvement de tous les démocrates » en 2008 qui mènera droit à la création du PAM en 2009. Mais Ilyas el Omari est également, et surtout, l'ennemi personnel du chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, qui doit se réjouir en silence de son élection car il est bien rôdé à lutter contre lui. La prochaine bataille « homérique » aura lieu pour les législatives de 2016. El Omari a d'ores et déjà déclaré qu'elles constituent la prochaine étape essentielle de son parti, alors même que Benkirane, qui se verrait rempiler pour un second mandat, aura à y défendre son bilan. Quant à la nouvelle, et jeune, nouvelle présidente du Conseil national, Fatima Zahra Mansouri, elle a intégré le parti dès sa création, c'est-à-dire en 2009. Pas très connue au niveau national, sauf pour les connaisseurs, elle a occupé depuis 2009 les fonctions de maire de Marrakech, un poste qu'elle n'a pas réussi à préserver puisqu'elle a dû le céder au… PJD. El Omari – et, dans une moindre mesure, Mansouri – devront concilier les différents et nombreux « courants » d'un parti qui n'a pas vraiment d'âme, ayant été constitué en opposition au PJD, regroupant tout aussi bien des notables que d'anciens gauchistes ou des technocrates. Plusieurs figures de proue du parti l'ont quitté pour antagonisme avec el Omari, comme Salah el Ouadie, Hassan Benaddi, et bien d'autres encore…