Le Maroc ne se considère aucunement concerné par la décision de la CJUE concernant les accords agricole et de pêche    Accords de pêche : La réaction de Von Der Leyen et Borell sur la décision de la CJUE    Akhannouch représente SM le Roi au XIXe Sommet de la Francophonie    Le ministre espagnol des AE défend le partenariat stratégique entre l'UE et le Maroc    Sahara : la situation au mur des sables telle que vue par Antonio Guterres    Accords de pêche Maroc-UE : La décision de la Cour reflète des « divisions internes » au sein même de l'Europe    Un accord sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire entre le Maroc et l'Italie examiné    Ahmed Lahlimi critique le refus des Algériens établis au Maroc de se faire recenser    Climat des affaires: la Banque mondiale met en avant les points forts du Maroc    La Recherche Scientifique : Etat des Lieux au Maroc et à l'Etranger, avec un Focus sur les Investissements    Paire USD/MAD : AGR revoit ses prévisions à horizon 1, 2 et 3 mois    CMR : Paiement de 7.000 pensions au profit des nouveaux retraités de l'Education nationale    Sidi Mohammed Zakraoui : "Notre approche est particulièrement appréciée"    Agriculture durable : OCP Africa innove au Mali    Quand Biden fait rebondir les prix du pétrole    Maroc-OTAN: Le Souverain félicite Mark Rutte suite à sa nomination au poste de Secrétaire général    Les alliés de l'Iran ne reculeront pas face à Israël, avertit Khamenei en arabe    Salon du Cheval. Tbourida : Un canon d'énergie et de tradition    Botola D1. J5 / SCCM-JSS: Soualem, va-t-il déposer des réserves comme l'a fait l'équipe du président de la LNFP !?    Europa League. J2 : El Kaâbi auteur d'un doublé, En-Nesyri inoffensif ! (Vidéo)    CDM Futsal Ouzbékistan 24: Une finale purement sud-américaine    L'approche du double questionnaire a permis de réduire le coût du RGPH de 453 millions de dirhams    Banques : le déficit de liquidité se creuse à 148,72 MMDH    Fondation Akdital : 500 enfants de Tafraout profitent d'une caravane médicale    Professionnels de la santé : des avancées concrètes sur les conditions de travail    Partenariat des AREF RSK et TTA-Epson : l'innovation technologique au service des établissements scolaires    Londres. Des artistes marocains de renom à la Foire d'Art Contemporain Africain 1-54    L'Institut français dévoile sa nouvelle programmation culturelle    Mehdi Bensaïd prend part à la Conférence ministérielle préparatoire au sommet de la francophonie    Cours des devises du vendredi 04 octobre 2024    Foot féminin: le Mondial U17 Maroc-2025 aura lieu du 17 octobre au 8 novembre 2025    Eliminatoires CAN 2025. Walid Regragui dévoile sa liste    Une génération sans tabac pourrait éviter plus d'un million de décès dus au cancer    Le nombre de cas de Mpox en Afrique a atteint 34.297 avec 866 décès depuis début 2024    Les prévisions météo du vendredi 4 octobre    Foot: des règles de la Fifa encadrant les transferts de joueurs jugées "contraires au droit" de l'UE    Coopération : Ryad Mezzour au Mexique    Le 1er Rabii II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au samedi 05 octobre    Culture. Lomé abrite le Salon du Livre Jeunesse    Village de la Francophonie à Paris : le Maroc "très bien représenté" pour faire connaître sa culture    « Estonie et ses visages » pour promouvoir le Maroc en Estonie    Le 1er Rabii II 1446 correspondra au samedi 05 octobre    Mondial de Futsal: L'Argentine bat la France et file en finale    Prix du Maroc du Livre 2024: Les candidatures sont ouvertes    Liban : Le Hezbollah repousse plusieurs tentatives d'infiltration de soldats israéliens    Le gouvernement surveille de près la situation des Marocains au Liban en pleine escalade militaire    L'Arabie Saoudite craint une baisse du prix baril à 50 dollars    Fès : lancement de la formation "Trésors des arts traditionnels marocains"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pourquoi cette classique répartition des rôles entre l'homme et la femme ?, par Sanaa Elaji
Publié dans PanoraPost le 17 - 06 - 2015

On peut supposer que les événements qui secouent actuellement notre société soient une matière fertile pour mieux la comprendre. J'observe pour ma part ce qui se passe et j'essaie d'en tirer des enseignements et autres éclairages. Certains faits sont certes passagers, mais aussi furtifs que récurrents. Cette semaine, je m'arrêterai à deux événements que j'ai vécus séparément.
Le premier se rapporte à un ami qui a divorcé voici quelques mois. Il s'agit d'un fait personnel, certes, mais en voulant expliquer la cause du désaccord, mon ami m'avait dit que son épouse, femme active, lui demandait souvent de « l'aider » dans les tâches ménagères. « Quoique je puisse être libéré et libéral, je me suis habitué depuis toujours à voir ces travaux accomplis par ma mère et ma sœur », avait ajouté mon ami.
Le second événement concerne une autre de mes connaissances, une femme aussi intelligente qu'entreprenante, qui occupe une fonction de responsabilité dans une institution économique d'importance. Et voilà ce qu'elle m'a confié, il y a quelques jours : « Si je sors dîner en couple, il est tout à fait naturel que ce soit lui qui règle l'addition ».
Ces deux anecdotes peuvent être anodines pour bien des personnes mais, pour moi, elles appellent à une pause de réflexion. Nous avons un problème de socialisation qui fait de nos rapports humains, tant pour les femmes que pour les hommes, des relations tendues et empreintes de malentendus.
Sans vouloir verser dans une coupable généralisation, il existe un grand nombre d'hommes aspirant à nouer une relation avec des femmes instruites, des femmes actives et qui participent aux frais du foyer, mais des femmes qui prennent en charge les travaux ménagers (ou en grande partie), car telle est leur fonction « naturelle ». Qu'elles soient libérées, mais dans le cadre de limites qu'ils auront fixées, eux. Souvent, cela n'est pas explicitement exprimé, mais il apparaît dans de menus détails du discours et du comportement. En face, il existe de nombreuses femmes à la recherche d'hommes modernes qui respectent leur indépendance et leur personne, qui partagent avec elles les soucis ménagers, qui sont compréhensifs et réceptifs, mais qui prennent à leur charge la plus grande partie des dépenses : l'acquisition ou la location du logement, son équipement, le règlement des factures, les petits présents et les grands cadeaux…
Tout cela n'est pas bien équitable. Il n'est pas plus du rôle « naturel » de la femme de faire le ménage que de celui de l'homme d'honorer les dépenses. La « génétique » n'octroie pas davantage la fonction de décision à l'homme qu'elle ne relègue la femme dans celle de l'exécution. Que la femme paie la note du restaurant ne réduit en rien sa féminité, pas plus que cela n'écorne la virilité de celui qui l'accompagne. De même, ce n'est pas une preuve d'amour et de considération que lui seul paie ce qui doit l'être. Il n'est pas inscrit dans le patrimoine génétique du genre humain que la femme ait plus de dispositions que son compagnon à s'occuper de la gestion physique de la maisonnée.
Tout cela n'est que socialisation.
Il n'est pas raisonnable que l'homme persiste à chercher une femme instruite, ouverte et indépendante, mais une femme qui le serve aussi et lui soit soumise. Il aussi tout aussi irraisonnable qu'une femme se mette en quête d'un homme évolué et qui respecte son indépendance, mais qui soit seul à prendre en charge les dépenses ménagères, les frais de noce et le poids de la dot et de la dette, qui paie pour la Saint-Valentin et invite au restaurant, contraint par « l'habitude » de prouver sa virilité et forcé par la « nécessité » de montrer son amour. J'ai quelque difficulté à comprendre qu'un homme ouvert puisse considérer comme une marque de virilité qu'il s'installe dans son fauteuil pour suivre les péripéties d'un match de foot alors que son épouse ou sa sœur est à la cuisine… pour le simple fait qu'il est homme et que l'autre est femme. J'ai aussi du mal à admettre qu'une femme réclame ses droits de femme mais qui ne soit aucunement perturbée par ces valeurs anciennes qui font d'elle en quelque sorte une marchandise, comme la dot pour le mariage, la moutaa (contrepartie du "plaisir" sexuel masculin) suite au divorce, ou les « arrhes » (Rchim en VO) pour marquer la "réservation" de la future épouse.
Si les mots ont un sens, méditions donc le terme « aider »… l'homme « aide » dans les tâches ménagères et la femme « aide » dans les dépenses du foyer… Cela revient un peu à dire que les deux fonctions sont d'essence quasi biologiques, déterminées et relevant même d'une sorte de déterminisme, alors qu'en réalité tout cela n'est que le fruit de cette fameuse socialisation élaborée, puis établie, par des considérations historiques, économiques, sociales, culturelles, géographiques et aussi religieuses, entre autres…
Il ne s'agit bien évidemment pas de mettre en place une répartition calendaire et précise des rôles dans la maison et dans la dépense, avec une stricte exactitude et égalité entre l'homme et la femme. Les relations humaines ne peuvent être réduites à cela. Nous tous, femmes et hommes réunis, sommes ravis quand l'autre a quelque considération pour notre effort, à l'intérieur du foyer ou dehors… lorsque nous contribuons à une action ou à une activité quelconque. Nous tous, indépendamment de notre genre, sommes heureux du cadeau offert ou de l'effort consenti par celui/celle que nous aimons.
L'essentiel est cependant ailleurs… Il se trouve dans notre interrogation, dans notre remise en question de certaines « évidences » tronquées que nous entérinons à longueur de journée(s)… il se trouve aussi dans le respect de l'un pour l'autre et inversement… et non dans la confirmation du rôle supposé être traditionnellement dévolu à chacun. L'essentiel est de considérer à sa juste valeur ce que nous construisons dans notre relation et comment nous la bâtissons, d'un commun accord et spontanément, entre nous.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.