Le gouvernement français a confirmé, mardi, la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d'ici la fin du quinquennat, laquelle suppression s'inscrit dans le cadre de la délicate réforme de la fonction publique, l'un de ses grands chantiers pour 2019. « L'objectif de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d'ici la fin du quinquennat sera tenu, en particulier grâce aux efforts des collectivités locales », a déclaré le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics Olivier Dussopt, sur la radio spécialisée en information économique BFM Business. Selon le ministre français, les collectivités locales sont en train de maîtriser leurs dépenses de fonctionnement, ce qui se traduit mécaniquement par entre 13.000 et 15.000 postes en moins (…). « Et ce n'est pas la première année qu'elles font cela. Donc (...) cet objectif sera tenu mais avec une condition, une priorité essentielle pour nous, c'est le maintien de la qualité du service et le maintien de l'accès sur le territoire aux services publics ». Olivier Dussopt a par ailleurs confirmé que le projet de loi réformant la fonction publique serait présenté au conseil des ministres fin mars et que le texte tiendrait compte des résultats du « grand débat national », lancé dans le sillage des revendications des « gilets jaunes », et qui doit s'achever le 15 mars. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait annoncé que le gouvernement a décidé de maintenir la délicate réforme de la fonction publique, l'un de ses grands chantiers pour 2019. → Lire aussi : France : Une figure des « gilets jaunes » lance un parti politique « Le texte est dans la phase prévue de concertation institutionnelle avec les partenaires sociaux », a déclaré le porte-parole du gouvernement, affirmant que le passage du projet de loi en Conseil des ministres « n'est pas reporté, il sera présenté, comme il est prévu depuis le premier jour, à la fin du mois de mars ». Selon les médias du pays, les contours de cette réforme portant sur la suppression de dizaines de milliers de postes d'ici 2022, la rémunération au mérite des fonctionnaires, ou encore le recours accru aux contractuels, n'est pas du goût des syndicats qui réclament un dialogue plus approfondi. Cette réforme suscite également de vifs débats au sein même du gouvernement, certains ministres la jugeant peu opportune en cette période de tensions sociales et s'inquiètent que des milliers de fonctionnaires mécontents ne viennent grossir les rangs des « gilets jaunes ». La France compte environ 5,5 millions de salariés dans les trois fonctions publiques (d'Etat, territoriale et hospitalière).