La France a convoqué, le 21 janvier 2019, l'ambassadeur d'Italie, après que le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, ait accusé les dirigeants Français d'exploiter l'Afrique et d'aggraver la crise migratoire en appauvrissant les Africains. Luigi di Maio a appelé dimanche, 20 janvier 2019, l'Union européenne à imposer des sanctions à la France pour ses politiques en Afrique. Il a ajouté que la France « n'a jamais cessé de coloniser des dizaines d'Etats africains ». Les dirigeants populistes italiens se sont régulièrement affrontés avec la France ces derniers mois sur des questions telles que la migration et les manifestations des gilets jaunes. Alors que le Premier ministre italien Giuseppe Conte tentait de calmer le conflit, soulignant la « solide amitié » des deux pays, le ministre de l'Intérieur de droite, Matteo Salvini, semblait l'intensifier, qualifiant le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, de « terrible président ». Pourquoi ces deux pays de disputent ? Depuis que les partis italiens des Cinq étoiles et de la Ligue ont pris le pouvoir en juin 2018, les relations sont devenues très tendues entre les deux voisins. Une grande partie de la tension a été causée par la migration. Les deux pays se sont disputés au sujet du renvoi par la France de migrants par la frontière nord de l'Italie. Lorsque la France a reproché à l'Italie de ne pas autoriser les bateaux de sauvetage transportant des migrants en Méditerranée à accoster, l'Italie a répondu en accusant la France elle-même de ne pas accepter d'accueillir les migrants. →Lire aussi : L'Italien Salvini a déclaré que la France n'avait aucun intérêt à stabiliser la Libye Mais les lignes ont débordé dans d'autres domaines. Le ministre de l'Intérieur de droite, Matteo Salvini, a accusé la France la semaine dernière d'avoir hébergé 14 « terroristes » recherchés par l'Italie, après l'extradition d'un ancien militant fugitif de Bolivie. Il a ajouté qu'ils devraient être renvoyés en Italie pour se retrouver en prison, au lieu de « boire le champagne sous la Tour Eiffel ». Le collègue de la coalition, M. Di Maio, dirigeant du Mouvement des cinq étoiles (M5S), a trouvé une cause commune avec les « gilets jaunes », les exhortant à ne pas abandonner en leur offrant « le soutien dont ils auraient besoin ». Qu'est-ce que Luigi Di Maio a dit ? Di Maio, qui est par ailleurs ministre du Développement économique, a tenu ses propos incendiaires, lors d'une visite dans le centre de l'Italie le week-end dernier. « L'UE devrait imposer des sanctions à la France et à tous les pays comme la France qui appauvrissent l'Afrique et obligent ces personnes à partir, car les Africains devraient être en Afrique, pas au fond de la Méditerranée », a-t-il déclaré. →Lire aussi : Immigration : l'Italie durcit sa politique « Si les gens partent aujourd'hui, c'est parce que les pays européens, la France avant tout, n'ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains. » avant de fustiger l'utilisation du franc CFA : « Il y a des dizaines de pays africains où la France imprime une monnaie, le franc des colonies, et avec cette monnaie elle finance la dette publique française. » Il a également ajouté que sans l'Afrique, la France se classerait au quinzième rang des économies mondiales et non parmi les six premiers. Selon des sources diplomatiques françaises citées par l'agence de presse italienne ANSA, les propos de Di Maio seraient « hostiles et sans motif, compte tenu du partenariat entre la France et l'Italie dans l'Union européenne ».