L'importance de l'introduction des soft skills (compétences non techniques) dans la formation professionnelle et son impact sur l'employabilité des jeunes a été mis en exergue, mardi à Londres, lors d'entretiens entre le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi et la ministre des compétences et des soft skills, Anne Milton. Lors de ces entretiens qui se dont déroulés au bureau de Mme Milton dans l'enceinte du parlement britannique, M. Amzazi a expliqué que 150.000 jeunes marocains obtiennent chaque année un diplôme de formation professionnelle, tandis que 120.000 sont lauréats d'universités, déplorant toutefois que ces derniers « n'ont généralement pas la qualification nécessaire pour s'inscrire sur le marché du travail », ce qui les pousse à prolonger leurs études afin de faire face à ce problème d'employabilité. La ministre des compétences et des soft skills, relevant du département de l'Education britannique, a confirmé le même constat en Grande Bretagne. Conscient du rôle important des soft skills dans l'employabilité des jeunes, le Royaume Uni a chargé tout un département d'examiner cette question d'adéquation formation-emploi, a indiqué M. Amzazi dans une déclaration à la MAP à l'issue de ces entretiens. → Lire aussi : La formation d'enseignants marocains en anglais au cœur d'entretiens maroco-britanniques à Londres Réitérant la nécessité de développer des « compétences transversales » chez les jeunes lauréats pour faciliter leur employabilité, M. Amzazi a rappelé que le Maroc est « en train de revoir complètement la formation au niveau universitaire et de la formation professionnelle », conformément aux Hautes instructions Royales. Il a souligné que le développement de la formation professionnelle consiste à asseoir une approche pédagogique, qui introduit ces compétences de vie et insiste sur la maîtrise de la langue anglaise, étant donné qu'un grand nombre d'investisseurs sont à la recherche d'une main d'oeuvre qualifiée qui maîtrise cette langue, précisant qu'au niveau de l'enseignement supérieur, son département est en train de « revoir de fond en comble l'architecture pédagogique de la licence pour qu'on puisse revoir le dosage entre les matières disciplinaires et les soft skills, en insistant sur les langues, notamment le français et l'anglais ». Ce projet ambitieux, a expliqué le ministre, vise à mettre en place un certain nombre de modules dès la première année de ces soft skills pour permettre aux étudiants de se doter d'un certain leadership et d'une une personnalité, qui leur permettront de s'imposer et d'asseoir leurs compétences auprès de leurs employeurs, notamment lors des entretiens d'embauche. Lors de ces entretiens, Mme Milton a invité le ministre à dépêcher une délégation marocaine pour examiner les moyens de mise en place de ce programme dans le cursus universitaire et professionnel. Ces entretiens, qui se sont déroulés notamment en présence du Secrétaire d'Etat chargé de la formation professionnelle, Mohamed Rherras, ont eu lieu en marge du Forum mondial de l'éducation qui réunit 1.263 délégations provenant de 95 pays pour examiner les défis et enjeux du secteur et procéder à l'échange d'expériences en matière de modernisation des programmes éducatifs.