et à en faire une zone de non-droit, a affirmé jeudi à Genève le directeur général de l'Observatoire d'études géopolitiques de Paris (OEG), Charles Saint-Prot. Présentant au Club suisse de la presse l'ouvrage « Sahara marocain : le dossier d'un conflit artificiel » qu'il a codirigé avec d'autres professeurs et experts, le géopolitologue français a souligné que le polisario est l'un des éléments de ce complot visant la déstabilisation régionale, aux mains de la politique algérienne. Ce livre rédigé par des spécialistes de France, d'Allemagne, d'Espagne, du Sénégal et du Maroc montre, selon lui, que ce différend régional continue à être un fonds de commerce pour quelques Etats, organisations et autres officines qui ont conservé une mentalité de la Guerre Froide. M. Saint-Prot a estimé que la communauté internationale doit agir, sans attendre, pour un règlement durable de ce dossier sur la base de la seule solution réaliste et crédible qu'est l'initiative d'autonomie présentée par le Royaume. « Il est urgent de résoudre cette question à un moment où des Etats entiers s'effondrent dans la région, laissant le champ libre aux groupes terroristes et séparatistes », a-t-il fait observer devant un parterre d'acteurs associatifs, d'experts internationaux et de représentants des médias. Soulignant que le Maroc demeure le seul facteur de stabilité à l'échelle régionale, l'expert a attiré l'attention sur les accointances des organisations terroristes qui sévissent dans la région sahélo-saharienne et les partisans du séparatisme. « Il est temps que la communauté internationale apporte tout son soutien au Maroc, tout en invitant clairement l'Algérie à mettre un terme à une crise qui constitue un facteur de déstabilisation supplémentaire dans une région sahélo-saharienne où l'on déplore la montée en puissance des groupes extrémistes« , lit-on dans l'ouvrage. Le secrétaire général de l'Association pour la promotion des libertés fondamentales, Me Mathieu Cardon (France), a de son côté dénoncé la campagne d'intoxication orchestrée contre le Royaume autour de la question des droits humains. « Cette campagne n'a d'autres fins que de détourner l'attention de l'opinion publique et de la communauté internationale sur les activités illicites menées dans la région voisine », a fait remarquer le juriste, notant qu' »il y a là une instrumentalisation manifeste des droits de l'homme à des fins purement politiques« . Il a affirmé qu'une telle mise en scène ne saurait faire perdre de vue la réalité, évoquant dans ce cadre la garantie de la protection des droits de l'Homme au Sahara marocain et l'absence de toute protection des libertés fondamentales dans les camps de Tindouf. Les discussions qui ont eu lieu à l'issue de la présentation de l'ouvrage ont porté sur la dynamique de développement des provinces sahraouies, dotées d'un modèle économique intégré, ainsi que sur les atouts de la proposition d'autonomie comme la seule voie à même de favoriser une sortie de l'impasse qui perdure. « Sahara marocain : le dossier d'un conflit artificiel » est paru sous la direction de M. Saint-Prot, Jean-Yves de Cara, professeur de droit international à l'Université Paris Descartes-Sorbonne Paris Cité, et Christophe Boutin, professeur de droit public à l'Université de Caen Normandie. Il s'adresse aux chercheurs et aux étudiants, mais aussi aux hommes politiques, aux diplomates et, plus largement à tous ceux qui sont intéressés par les questions géopolitiques du Maghreb et de la zone sahélo-saharienne.