Les intervenants à l'occasion de la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme ont mis en exergue, lundi à Marrakech, le lien étroit unissant le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté lors de la Conférence intergouvernementale sur les migrations, et la déclaration universelle des droits de l'Homme. Les Nations Unies ont commémoré, lundi, le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme à l'occasion de l'adoption du Pacte mondial sur les migrations, qui s'appuie sur un corpus de textes internationaux, notamment la déclaration universelle des droits de l'Homme. S'exprimant à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a indiqué que la célébration à la fois des 70 ans de la déclaration universelle des droits de l'Homme et l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est, pour l'un une interpellation des consciences, et pour l'autre un appel à l'action. « La coïncidence entre la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme et l'adoption du pacte de Marrakech n'est pas anodine », a précisé M. Bourita, notant que cette coïncidence, en plus d'être symbolique, est également paradigmatique, puisqu'elle montre bien que le débat qui est ouvert actuellement est d'abord un débat qui place l'humain en son coeur. La relation entre ces deux documents de portée universelle est aussi forte qu'évidente, étant tous les deux fruits d'une lucidité collective des Etats, a ajouté le ministre, faisant savoir que les deux textes ont une vocation à transcender les airs et les divisions et sont, à deux époques différentes, inédits et avec un sens révolutionnaire. Selon M. Bourita, le pacte mondial s'inscrit parfaitement dans l'esprit de la déclaration universelle des droits de l'Homme et en est également une déclinaison dans la mesure où il vient aujourd'hui renforcer le lent processus amorcé en 1948 en faveur de la reconnaissance absolue des droits humains, et ce insensiblement au temps et à l'espace. Par ailleurs, le ministre a réaffirmé l'engagement irréversible du Maroc pour la promotion des droits de l'Homme, porté par la vision de SM le Roi Mohammed VI pour un Maroc démocratique et moderne. Pour sa part, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a souligné que les droits de l'Homme constituent la pierre angulaire de la souveraineté des Etats et la base de la capacité des sociétés à préserver la dignité des individus, précisant qu'ils contribuent également à l'autonomisation des femmes et des filles et à la promotion du développement, tout en évitant les conflits. → Lire aussi : Le pacte mondial sur les migrations doit permettre d'aider les migrants Les droits de l'Homme assoient aussi les bases d'un monde juste et équitable, a-t-il ajouté, estimant qu'il reste encore beaucoup d'efforts à fournir pour que ces droits deviennent une réalité pour tous. M. Guterres a regretté que la célébration du 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme intervienne dans une conjoncture internationale marquée par la recrudescence des violations des droits de l'Homme. Il a également souligné que les solutions pour les sociétés consistent à respecter les engagements internationaux et à faire valoir la déclaration universelle des droits de l'Homme, qui constitue une source d'inspiration pour garantir le maintien des valeurs de liberté, de justice et de paix. Quant à la présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, Maria Fernanda Espinosa Garcés, elle a noté que l'adoption Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières à Marrakech n'est pas une simple coïncidence, mais un rappel que les migrants sont avant tout des êtres humains et doivent jouir de tous les droits de l'Homme, indépendamment de toute considération. Elle a également souligné que le 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme est une occasion d'appeler à la promotion de ces droits dans le monde entier, affirmant qu'elle oeuvre à mettre les Nations Unies au service de tous. Mme Espinosa Garcés a mis l'accent sur l'importance de ces droits, chaque personne, enfant, femme et fille devant être informée de la Déclaration, qui comprend leurs droits fondamentaux en tant qu'êtres humains. De son côté, Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme a précisé que tout le monde partage le même destin sur cette planète, et les mêmes valeurs et principes fondamentaux inscrits dans la déclaration universelle, qui sont essentiels au maintien de la paix, de la prospérité et du développement durable, estimant que le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières est un document essentiel qui démontre non seulement que la coopération multilatérale est encore possible, mais qu'elle donne de meilleurs résultats que l'isolationnisme et le dédain d'autrui. Le Pacte mondial « nous incite à renforcer la coopération internationale et les efforts collectifs pour mettre fin aux conflits, réduire les inégalités et assurer une plus grande liberté pour tous », a-t-elle martelé.