Les participants à une rencontre, organisée dans le cadre de la 11-ème édition du festival de Fès de la culture soufie, ont jeté la lumière sur le rôle et la présence de la femme dans le soufisme. Un gotha d'intellectuels et de chercheurs marocains et étrangers ont mis en avant, dans l'enceinte de la Medersa Bouananiya, le ''rôle éminent'' joué par la mystique et poétesse musulmane Rabia Al Adaouia dans le mouvement soufi. Ils ont évoqué à cet effet ''l'esprit du soufisme, qui repose sur le langage du cœur pour observer l'univers'', notant que ''femme ou homme, c'est le même cœur qui attire le mystique au savoir et à l'amour suprême''. Les participants ont aussi soulevé la question des spécificités de l'expérience féminine en matière de soufisme, au fil des siècles, faisant remarquer que certaines pratiques sociales à travers l'histoire ont impacté le rôle et le statut de la femme. Le coup d'envoi de la 11-ème édition du festival de Fès de la culture soufie a été donné samedi dernier par une création artistique originale, intitulée ''Ode aux femmes mystiques''. → Lire aussi : La 4è Biennale Internationale de Casablanca du 27 octobre au 2 décembre Sorte d'hommage aux femmes soufies, représentées par Rabia Al Adaouia, cette performance a réuni, au somptueux site de Bab Al Makina, les artistes Carole Latifa Ameer, Leili Anvar, Françoise Atlan, Bahaa Ronda, Driss Berrada et l'Ensemble Rhoum El Bakkali de la Hadra Chefchaounia. Placée sous le thème ''présence du soufisme'', cette édition jette la lumière sur la place de grands auteurs du Soufisme tels qu'Ibn Arabi, Rumi, Jami ou Al Jili dans le monde d'aujourd'hui, d'auteurs et penseurs contemporains -tel Mohammed Iqbal- imbibés de l'enseignement de ces grands maîtres et de leurs apports actuels, mais aussi sur la présence des femmes depuis Rabia jusqu'à nos jours au sein de cette culture de l'Islam. Cette année, le public peut apprécier, entre autres, des concerts de l'ensemble Al Firdaus de Grenade, Ali Keeler et Marouane Hajji, ainsi que des prestations des Derviches et chants spirituels du Châm. De nombreuses soirées de Samaâ des Tariqas Boutchichiya, Sqalliya, Sharqawiya, Rissouniya et Wazzaniya sont aussi au menu. Au volet débat, une panoplie de rencontres et de tables rondes sont programmées, notamment ''le soufisme : un paradigme de civilisation'', ''El Andalous : un creuset de rencontres mystiques, l'influence d'Ibn Abbad'', ''la Tijaniya et l'Islam africain'', ''les hauts lieux du soufisme'', ''soufisme et art contemporain'', ''les mausolées de Tombouctou'' et ''le Soufisme aujourd'hui : vers la création d'un patrimoine culturel vivant''. Le Festival de Fès de la Culture Soufie a lieu chaque année depuis 2007. Il aspire, entre autres, à ''conforter le positionnement du Maroc dans le dialogue interculturel en jetant un pont entre l'Orient et l'Occident''. Il a également pour objectifs de faire ''découvrir ou redécouvrir aux Marocains une culture qui est la leur et leur offrir l'accès à cette richesse artistique, intellectuelle et spirituelle'', mais aussi de faire connaître à l'international une image positive de l'Islam, grâce au langage universel d'ouverture et de paix que prône la voix spirituelle qui l'habite : le Soufisme.