Le 12ème Festival de Fès de la culture soufie se tiendra, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, du 19 au 26 octobre. Les dates sont annoncées par l'association du festival sur la plate-forme web de cet événement qui sera organisé sous le thème : «La culture soufie, un humanisme spirituel pour notre temps». La philosophie de Faouzi Skalli A propos de cette association entre les notions d'humanisme et de spiritualité, le président de cette manifestation, Faouzi Skalli, se montre judicieusement philosophe en remontant le temps. «Ce choix peut paraître d'autant plus étonnant que le premier terme renvoie, dans l'histoire occidentale depuis le XIVème siècle (mais surtout depuis le XVIII et XIXème siècles), à un mouvement de pensée dont le but était de s'émanciper des ordres transcendants de la religion et du sacré», précise-t-il. Comme il l'explicite, ce mouvement s'inscrivait à sa façon dans un débat déjà ancien, en Occident comme en Orient, entre foi et raison, religion et politique, liberté et transcendance. «Mais les réponses philosophiques qui émergent à une époque ou une autre d'un tel débat ne sont jamais innocentes. Elles sont porteuses d'une promesse de civilisation, d'un choix de société», tempère le président. A lui seul, le transhumanisme ne s'avérera sans doute que le degré zéro de l'enchantement, ou de l'exaltation, de la vie comme l'explicite M. Skalli. «La spiritualité donc au secours de l'humanisme? À voir», s'interroge-t-il. C'est, d'ailleurs, cette conjonction entre ces deux dimensions que le festival voudrait aborder à travers la culture du soufisme. «Une spiritualité qui ne viendra pas s'opposer aux acquis de l'humanisme mais plutôt insuffler une âme en celui -ci en lui redonnant sens et profondeur», enchaîne-t-il dans son éditorial publié sur la page web du festival qui présente également le programme de l'événement. Une première mondiale ouvre le bal Pour mieux agrémenter l'ouverture du festival, qui sera lancé, le 19 octobre, par une conférence, une création artistique intitulée «Al Shushtari prince des troubadours» sera révélée en soirée à Bab Al Makina. C'est, selon les initiateurs, une «première mondiale». Elle sera interprétée par la chanteuse franco-marocaine Françoise Atlan, le chanteur flamenco, Curro Piñana, le Marocain Marouane Hajji ainsi que les récitants Amal Ayouch, Carole Latifa Ameer et Théophile de Wallensbourg. Le tout étant sous la direction du chef d'orchestre marocain Mostafa Amri. Dès le lendemain, les tables rondes s'enchaîneront. Entre «Un humanisme spirituel pour notre temps», «La culture soufie comme art de vivre», «Faire revivre l'Esprit de Fès par la culture soufie», «Pratique de la non-violence au quotidien», les festivaliers, en quête de savoir, n'auront que l'embarras du choix. Entre-temps, les Tariqas Boutchichiya, Wazzaniya, Rissouniya, Sharqawiya, Darkawiya et Sqalliya enchanteront le public lors des soirées de l'événement qui se tiendra dans plusieurs sites à l'instar de la Medersa Bouananiya. Parallèlement, le festival sera marqué par l'organisation de l'exposition de l'artiste-peintre Sami Ali et une visite spirituelle de la ville de Fès intitulée «Le soufisme, un art de vivre». Celle-ci mènera les festivaliers dans des lieux historiques et spirituels de Fès (Palais, Riads et Jardins privés). De plus, l'événement présentera un récital poétique et musical de l'iranologue Leili Anvar et la chanteuse iranienne Farzaneh Joorabchi, extrait du livre «Les contes des sages perses». C'est aussi une première mondiale selon les organisateurs du festival qui sera également clôturé par une création. Intitulée «Le langage secret des fleurs et des parfums», cette œuvre sera interprétée par la chanteuse franco-marocaine Naziha Meftah, l'Iranienne Farzaneh Joorabchi, le Turc Ferhat Oguz Korc, les derviches de la Tariqa Halveti Ussaki, ainsi qu'Amal Ayouch, Leili Anvar, Carole Latifa Ameer, Théophile de Wallensbourg et Khaled Roumo en tant que récitants. A découvrir.