Le Royaume du Maroc est un modèle à suivre en matière de politique et de gestion de la migration, a indiqué, jeudi à Rabat, la représentante de l'Organisation internationale pour les migrations représentant (OIM) au Maroc, Mme Ana Fonseca. Lors de l'ouverture des travaux de la journée d'étude sur « La politique marocaine en matière de migration et d'asile : opportunités et défis », organisée par la Chambre des Conseillers en partenariat avec le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et le soutien de la Fondation Konrad Adenauer et la Fondation Westminster pour la démocratie, Mme Fonseca a relevé que le phénomène de la migration a besoin d'une approche humanitaire pour protéger les migrants contre la prise de risque de même qu'il requiert des politiques étudiées en matière de gestion, en soulignant que le Maroc est passé de pays de transit en pays de résidence et a jeté les bases d'une politique rationnelle pour gérer les migrants. Saluant les efforts consentis par le Maroc en la matière, la responsable onusienne a relevé que l'OIM soutient ces efforts en matière de gestion de la migration et de développement local, des pratiques qui ont prouvé aux autres pays que le Maroc joue le rôle de « pionnier » en matière de gestion de la migration. De son avis, « la gestion de la migration peut être complexe, mais pas impossible, eu égard à la vulnérabilité dont souffrent un grand nombre de migrants qui quittent illégalement leur pays, ce qui menace la politique migratoire ». Pour sa part, le représentant du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) au Maroc, Jean-Paul Cavaliéri, a estimé que la question du partage des responsabilités « ne devrait pas être un problème auquel est confronté un pays ou une région, mais il doit faire l'objet d'une réflexion au niveau international », et c'est ce que reflètera le pacte mondial pour les migrations, qui sera adopté en décembre prochain à New York. Ce pacte, a-t-il poursuivi, assurera une plus grande solidarité entre les pays d'accueil et servira de mécanisme de solidarité qui sera convenu de manière préalable en vue d'améliorer la résistance des pays d'accueil, en notant que le Maroc a élaboré une stratégie interne d'asile et de migration. Lire aussi :Le Maroc, « un point focal » en matière d'élaboration de l'agenda africain sur la migration Pour sa part, M. Helmut Reifeld, le représentant résident au Maroc de la Fondation allemande Konrad Adenauer, a souligné que la question de la migration est d'une grande importance et qu'elle sera l'un des sujets les plus importants au cours des dix prochaines années, car il ne s'agit pas, selon lui, d'une « question de développement socio-économique ou autre, mais d'une question politique par excellence ». La coopération entre les pays d'Afrique du Nord et les pays européens est « très importante » non seulement entre les gouvernements, mais aussi entre les parlements, a poursuivi M. Riveld, en soulignant la nécessité de construire des ponts de coopération entre les parlementaires de ces différents pays pour parvenir à une politique qui vise à résoudre ce dilemme. La tenue de cette journée d'étude vise la contribution du Parlement marocain aux travaux de la rencontre parallèle que tiendra l'Union interparlementaire (UIP) à Marrakech, sous le thème « Renforcer la coopération internationale en matière migratoire et la gouvernance des migrations en vue de l'adoption d'un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », en perspective de la Conférence internationale sur la migration qui se tiendra en décembre dans la ville ocre. Cette rencontre s'inscrit aussi dans le sillage de l'organisation par la Chambre des conseillers du dialogue public institutionnel et du débat social participatif et pluraliste concernant les questions liées à la mise en œuvre de la Constitution et la préservation des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux et en application de la stratégie d'action d'étape de la chambre pour la période 2016-2018.