Les Etats sont appelés à faire montre d'une grande capacité d'adaptation afin d'apprivoiser la déferlante de la mondialisation, ont affirmé, samedi à Assilah, les participants à la seconde séance du colloque placé sous le thème « Post mondialisation: quelles perspectives? ». Intervenant à l'occasion de cet événement organisé dans le cadre de la 40è édition du Moussem culturel international d'Assilah, le premier vice-président de la chaire Zbigniew Brzezinski, John Alterman, a indiqué que « la mondialisation est un phénomène normal qui s'inscrit dans la continuité de l'évolution humaine », relevant toutefois que ce phénomène peut « engendrer un sentiment d'abandon, voire de jalousie » par les nations qui le subissent sans y prendre pleinement part. Ces pays doivent profiter de l'ensemble des bienfaits de la mondialisation et l'appréhender comme une opportunité et non comme une contrainte, à l'image de Singapour qui a su tirer profit des aspects de la mondialisation, a-t-il ajouté. Sur cette même ligne, le journaliste péruvien César Campos a relevé que contrairement aux appréhensions et à la peur de « se faire manger par un gros poisson », le Pérou a tiré avantage de la signature d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, permettant à son pays de faire évoluer considérablement son chiffre en termes d'exportations. Pour sa part, le président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), Mohammed Benhammou a indiqué que la mondialisation a mis à mal un certain nombre de principes comme la souveraineté, la territorialité, l'autorité et les frontières, conduisant les Etats et les peuples à une période de troubles et d'incertitudes et par conséquent à « un repli identitaire ». Voilà pourquoi, a-t-il poursuivi, il est nécessaire d'accompagner le monde dans ses changements et ses mutations, afin de trouver sa voie au sein d'un « monde apolaire aux contours flous ». De son côté, le diplomate français Guy de la Chevalerie a traité la question d'un point de vue culturel, estimant que « les gens qui changent le monde sont les artistes » et que « seule la culture est en mesure de changer les choses en profondeur ». →Lire aussi: La mondialisation de l'économie a permis la déterritorialisation des cultures et des religions A cet égard, il a relevé que le danger n'est plus un pays en particulier mais plutôt les multinationales de la culture et de l'information, précisant que la mondialisation a débouché sur une sphère médiatique globalisée dans un espace virtuel qui contribue à la construction de modèles « sur des bases consuméristes », prenant ainsi le pas sur les prescripteurs classiques. Par ailleurs, M. De la Chevalerie a estimé que le mélange des cultures ne débouche pas forcément sur un écrasement mais peut s'avérer fertile et contribuer au métissage des cultures. Placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition, dont l'Afrique est l'invité d'honneur, propose divers événements culturels et artistiques, notamment des séminaires, des ateliers, des spectacles de musique, des défilés de mode, ainsi que des expositions. Le programme de cette édition, qui se poursuit jusqu'au 20 juillet, prévoit également l'organisation de colloques sur les thèmes : »La citoyenneté dans la Charte nationale », « L'impasse de la situation arabe actuelle: possibilités et perspectives » et « Pensée religieuse incubateur du terrorisme: contexte et moyens de lutte » et ce, dans le cadre de la 33ème session de l'université d'été Al-Mouatamid Ibn Abbad.