Sahara : Malte annonce son soutient au Plan d'autonomie marocain    Albares intarissable sur l'harmonie du couple Maroc-Espagne    Après la visite de Tebboune à Nouakchott, le président mauritanien se rend à Rabat    Crypto-actifs au Maroc : réguler sans freiner l'innovation    Batteries au lithium : Le scientifique marocain Rachid Yazami décroche un brevet en Chine    Maroc : Un taux de croissance démographique et une fécondité en baisse (RGPH)    Crise libyenne : le Maroc rejette toute ingérence extérieure    Le Maroc livre à Israël le suspect de l'attentat de 2021    CAN 2025 : Le tirage au sort se tiendra le 27 janvier à Rabat (CAF)    Maroc – Qatar 2024 : Le «Tbourida Show» célèbre l'art équestre national à Doha    Béni Mellal : Mise en échec d'une tentative de trafic de 3,96 tonnes de résine de cannabis    Truck crash at tram station in Casablanca leaves three dead and several injured    Maroc : Les sœurs Asmaa et Sara Abouchi déterminées à réaliser leur rêve d'acrobates    Une association marocaine fustige le recensement des amazighs par le HCP    Syrie: La récompense US pour des informations sur Al Joulani maintenue    L'UM6P lance "The Forge", programme pour faire émerger des licornes entrepreneuriales    Royal Air Maroc renforce ses alliances avec les voyagistes brésiliens    La DGSN accélère la digitalisation et commence par la fiche anthropométrique    Sous le parrainage du Maroc, les parties libyennes parviennent à un nouvel accord à Bouznika    Cyclone à Mayotte : le roi Mohammed VI adresse un message de condoléances au président Emmanuel Macron    Andrew Tate, condamné au Royaume-Uni pour fraude fiscale : 2 millions de livres saisies    Ouverture à Fès de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma africains    Casablanca : un camion percute une station de tramway, faisant trois morts    Sonia Noor dévoile son nouvel album « Dawini » : Un voyage sonore entre tradition et modernité    Exposition "Interférences" : Art, nature et humanité    Le parti se félicite du vote positif de notre pays en faveur du moratoire universel sur la peine de mort    Basket/DEX(H): WAC et MAS ont mis fin à la J8    Mercato hivernal / Al Ahly: Slim et Dari ne sont pas sur la liste des partants    Diplomatie : Pedro Sánchez attendu samedi à Rabat    Sécurité sociale : les Marocains, premiers contributeurs étrangers en Espagne    Stress hydrique : Des jeunes marocains proposent des solutions innovantes (Students' Innov'Up 2024)    À Bakou, un mémorandum d'entente et de coopération entre la HACA et l'ACRA signé    Marrakech : Omar Hilale en mode décontracté à Jamâa el fna    Recensement général : des résultats qui interpellent    Vinicius sacré meilleur joueur Fifa de l'année, doublé pour Bonmati    Finale Coupe Intercontinentale FIFA 24 / Real-Pachuca: Horaire? Chaînes?    La femme qui a dit non    Spectacles nocturnes inédits au Palais Bahia, du 18 décembre au 10 janvier    Lahjomri : «La paix et la sécurité, une responsabilité collective pour un monde plus juste et équitable»    Hakim Ziyech regrette d'avoir rejoint Galatasaray et annonce son départ en janvier    Crypto-actifs au Maroc : réguler sans freiner l'innovation, recommande Abdellatif Jouahri    Le Français NGE signe son premier contrat ferroviaire au Maroc portant sur le lot 3 de l'extension de la ligne reliant Kénitra à Marrakech    Maintenance de la centrale thermique de Jerada : l'appel d'offres pour le projet d'acquisition de pièces de rechange UPS annulé, China Power prépare une nouvelle annonce    Quels impacts sur la santé ?    Xi Jinping prononce un discours lors de la Conférence centrale sur le travail économique    Le temps qu'il fera ce mercredi 18 décembre 2024    Le Maroc abritera le siège du Bureau Afrique de la FIFA    Un musée virtuel trilingue pour préserver l'héritage de la communauté marocaine juive voit le jour    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Boycott et surenchère désastreuse
Publié dans Maroc Diplomatique le 05 - 06 - 2018


Par Hassan Alaoui
Voilà donc l'une des premières et non des moindres conséquences de sept semaines ou plus de boycott revendiqué contre Danone Centrale Laitière, Oulmès-Sidi Ali et Afriquia. Si l'on en croit certaines sources officieuses, quelque 885 employés en CDD ( Contrat à durée déterminée), et même plus sans doute, seront ou sont licenciés par Danone, sans que l'on puisse leur trouver une autre issue dans un contexte extrêmement douloureux . Il faut réaliser que chaque personne concernée nourrit en moyenne pas moins de 5 membres de sa famille. Soit 4425 « bouches » au total qui sont dans l'hypothèse de marginalisées et dans la précarité absolue.
On ne compte pas non plus la retombée inquiétante d'une décision froide de la même Centrale laitière de réduire de 30% sa collecte de lait brut auprès de paysans et des petits agriculteurs. Pour la grande majorité d'entre eux, ils ne vivent que de ce commerce fragile. Ils sont quelque 120.000 à écouler leur production et alimenter une grande part du marché. Autant dire que le sort, mais surtout la main noire de l'homme s'abattent sur cette catégorie sociale, victime d'un mouvement que d'aucuns – dans leur aveuglement criminel – croient justifier par des facéties. Le total des victimes de cette décision pourrait atteindre plus de 600.000 personnes.
Si jusqu'à nouvel ordre, les deux autres groupes, Afriquia et les Eaux minérales Oulmès se sont gardés de chiffrer publiquement leurs pertes – considérables apparemment -,ils n'en demeurent pas moins ciblés et discriminés, tandis que leurs concurrents dans le domaine, saisissent l'aubaine pour se faire une meilleure santé ou conquérir des pans bénits d'un marché désormais livré à la règle de la confusion. D'autant plus insaisissable que le gouvernement y perd le pied pour ne pas son latin...
Ils sont nombreux à prendre le train en marche et jubiler même à l'idée que le boycott va enfin réguler le marché au profit des classes démunies, à tout le moins réduire les disparités, estimer à tort ou à raison que l'arme du boycott est le modèle de lutte pour imposer les revendications des citoyens et infléchir le pouvoir, comme aussi les riches. Phénomène mondial inédit, qui a une propension à se répandre comme une traînée de poudre, le boycott est présenté comme « l'arme des sans armes et des pauvres » !
Or, c'est faux ! Abstraction faite de la dimension marchande, contingentée par la spéculation, le boycott peut être l'objet de manipulations et devenir l'arme, dangereuse, à laquelle recourent tous les groupes ou les individus en compétition dans une activité donnée. En ce sens que la concurrence sans merci justifierait presque tous les coups bas. L'espionnage industriel et les guerres commerciales n'en sont que la face émergée d'un immense iceberg où se croisent voire s'affrontent les intérêts.
C'est d'autant plus faux encore, pour ce qui est du Maroc, que ce boycott brutal a d'entrée de jeu ciblé en priorité trois groupes qui ne sont pas les seuls en leur domaine à produire et commercialiser l'eau, le lait et le gazoil. Les prix pratiqués et affichés par leurs concurrents, qualité oblige, ne varient pas énormément d'une marque à l'autre. Et puis, il y a cette implacable donnée constatée sur le terrain dévoyé du boycott : la majorité des boycotteurs de la base ne consomment ni l'eau, ni le gazoil mis en question. Autant dire que la classe ouvrière – si tant est que ce terme puisse avoir encore de nos jours une signification – reste la plus exposée, la plus frappée.
Les 120.000 éleveurs, objets principaux de la très drastique mesure de Centrale Danone, gonfleront le chiffre des chômeurs livrés à la surenchère des boycotteurs, alors que le groupe, en collaboration avec la Fimalait ( Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait) et le gouvernement, mettait en place une politique de couverture médicale pour la moitié d'entre eux. Centrale Danone est une multinationale, implantée au Maroc depuis plusieurs décennies, développant un modèle de partenariat unique en son genre, employant des milliers de personnes, directes ou indirectes. Elle veille sur ses marges comme le « lait sur le feu », scrupuleusement ! Elle ne craindrait pas le cas échéant pour son statut comme le feraient et le font déjà les éleveurs auprès desquels elle collecte le lait.
Sur le plan des conséquences, personne ne mesure le désastre économique, social et familial de ce boycott sans nom et sans visage sur cette catégorie d'employés décapités brutalement.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.