L'autorité japonaise de régulation nucléaire a annoncé mercredi avoir permis à Tepco de redémarrer deux de ses réacteurs au Japon, une première pour cet opérateur énergétique considéré comme responsable de la catastrophe de Fukushima. Intervenant à l'issue de plusieurs semaines d'audiences publiques, cette approbation vient confirmer un aval préliminaire de la même autorité début octobre. Elle revient à décréter que les deux réacteurs en question remplissent les nouvelles normes nationales de sûreté nucléaire, renforcées depuis le désastre de la centrale atomique de Fukushima Daiichi (nord-est), qui était opérée par Tepco, le plus grave accident nucléaire au monde depuis Tchernobyl le 26 avril 1986. Les deux tranches concernées par ce feu vert sont situées sur une autre centrale nucléaire de Tepco, à Kashiwazaki-Kariwa dans la préfecture de Niigata (nord-ouest). Elles sont dotées d'une grande capacité de 1.356 mégawatts chacune. Ces deux réacteurs à eau bouillante (REB ou BWR en anglais) sont du même type que ceux de Fukushima Daiichi, et c'est aussi une grande première depuis 2011, que des réacteurs de cette catégorie sont autorisés à redémarrer dans le pays. Le redémarrage des tranches 6 et 7 de Kashiwazaki-Kariwa devrait néanmoins prendre quelques années, puisque Tepco doit encore obtenir le consentement des autorités locales. Cependant, le gouverneur de la préfecture de Niigata est connu pour émettre des réserves quant au redémarrage de cette centrale nucléaire jouxtant la mer du Japon, qui est la plus puissante du pays. A l'heure actuelle, seulement 5 réacteurs sont en service au Japon, tous de types à eau pressurisée (REP ou PWR), sur un parc de 54 unités avant la catastrophe de Fukushima. Cette dernière a été provoquée par un puissant séisme sous-marin, suivi d'un tsunami dévastateur ayant coupé l'alimentation du système de refroidissement de la centrale, entraînant la fusion du cœur de trois de ses réacteurs, avec des rejets radioactifs à la clé.