Les travaux de la 11è Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont ouverts, dimanche soir, dans la capitale argentine, Buenos Aires, avec la participation de près de 4.000 personnes issues de 164 pays dont le Maroc. Le Royaume est représenté à cette conférence, qui se poursuivra jusqu'au 13 décembre, par la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Mme Rkia Derham, qui conduit une importante délégation composée de représentants de plusieurs départements ministériels et de l'ambassadeur du Maroc en Argentine, Fouad Yazourh. Dans une allocution à cette occasion, le directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo a indiqué le commerce mondial est menacé plus que jamais par le protectionnisme, appelant à préserver et à défendre le système commercial multilatéral. M. Azevêdo a invité les participants à saisir cette occasion pour élaborer un plan de travail à ce sujet tout en tenant compte du contexte économique mondial actuel. Il a ajouté que le système économique mondial a contribué à la création de richesses et à faire sortir un milliard de personnes de la pauvreté en dix ans, soulignant qu'il ne ménagera aucun effort pour défendre ce système non pas parce qu'il est « exemplaire », mais parce qu'il est « essentiel ». Pour sa part, le président argentin, Mauricio Macri, a qualifié, dans une allocution, cette conférence d'événement « historique » qui offre l'occasion de renouveler l'engagement vis-à-vis du système multilatéral et qui se veut une initiative concrète pour soutenir l'action commune. L'OMC a constitué dès sa création un levier de développement et de croissance, a encore estimé M. Macri, avant d'ajouter qu' « on est tous conscients que ces avantages ne profitent pas à tout le monde en raison de profondes mutations mondiales ». Tous les pays membres de l'OMC sont appelés à assumer leurs responsabilités pour faire face aux défis du 21è siècle, a-t-il insisté. Le chef de l'Etat argentin a appelé, dans ce sens, à œuvrer afin de permettre à tous les pays membres de tirer profit des avantages du commerce international et régional et à créer de nouvelles opportunités d'emploi en dépit des grands défis qui se posent à cet égard, mettant l'accent sur l'importance de l'action commune pour élargir les bienfaits du commerce, en inscrivant la justice sociale et l'égalité entre les sexes à la tête des priorités de la communauté internationale. Il a, à cet égard, fait part de la volonté de son pays de contribuer à la réalisation de progrès dans ce domaine à travers le renforcement de l'interconnexion commerciale entre les pays membres de l'OMC. M.Macri a en outre souligné l'importance d'une convergence de vues au sujet des questions intéressant le commerce international en vue de parvenir à des recommandations légitimes reflétant les préoccupations de toutes les parties qu'il a invitées à faire des concessions pour parvenir à un engagement multilatéral. Le président argentin a par ailleurs appelé les pays membres de s'en tenir aux règlements régissant le commerce international qui, selon lui, constituent la garantie des flux des échanges commerciaux. Quant au président paraguayen, Horacio Cartes, il a réaffirmé l'engagement de son pays à œuvrer au renforcement du système multilatéral au profit d'un commerce international légal et de la transparence en vue d'assurer un développement social global pour tous les peuples. M. Cartes a de même souligné l'importance que revêt cette conférence pour son pays dans la mesure où elle permettra de réaffirmer l'engagement vis-à-vis du renforcement du système commercial international sur des bases claires. Pour sa part, le président uruguayen, Tabaré Vázquez a mis l'accent sur la nécessité de préserver et de consolider le système commercial international multilatéral, soulignant l'importance du multilatéralisme dans la gestion des questions intéressant la communauté internationale et sans lequel, a-t-estimé, il ne peut y avoir ni commerce ni développement équitables. Il a fait remarquer que cette conférence coïncide avec le 24è anniversaire de la poursuite des négociations du cycle de l'Uruguay qui ont ouvert la voie à la signature en 1994 de l'Accord de Marrakech instituant l'OMC. A son tour, le président brésilien, Michel Temer a critiqué le protectionnisme en tant que stratégie de développement, appelant à faire prévaloir le réalisme dans le domaine du commerce international. Le commerce et les investissements sont un vecteur de croissance, a dit M. Temer, ajoutant que le protectionnisme ne peut créer le développement. Après avoir jeté la lumière sur le rôle de l'OMC en tant que médiateur entre les pays membres, il a appelé à préserver le système des échanges commerciaux et à promouvoir l'intégration entre les pays pour davantage de progrès et de prospérité. L'Argentine vise à assumer le rôle de médiateur et de modérateur du dialogue au sujet des questions et des problématiques internationales relatives au commerce lors de cette conférence ministérielle qui se tient pour la première fois dans un pays d'Amérique du Sud, a indiqué le ministre argentin des Relations extérieures, Jorge Faurie. Le programme de la Conférence parlementaire sur l'OMC comprend plusieurs activités dont des conférences et des ateliers axés notamment sur « le commerce électronique et l'internationalisation des PME », « le rôle du multilatéralisme à l'heure du protectionnisme croissant » et « les résultats attendus de la 11ème Conférence ministérielle de l'OMC ».. Les participants doivent débattre lors de cette conférence de plusieurs questions relatives aux politiques protectionnistes, au renforcement du système commercial multilatéral, à la croissance intégrée et au développement durable, à la création des opportunités d'emploi et à la hausse des échanges commerciaux et des investissements.