L'architecture financière internationale est en pleine mutation, dans un contexte marqué par des défis économiques et financiers mondiaux. Ces défis exigent une réflexion approfondie et une action collective pour initier cette réforme. Les pays du Sud Global doivent s'impliquer davantage dans la refonte de cette architecture, adoptant une approche multilatérale. La finance joue un rôle crucial dans l'activité économique, mais elle est aussi devenue une activité autonome. Cette autonomie a pris le pas sur son rôle de soutien à l'entreprise, contribuant ainsi aux dysfonctionnements économiques actuels. Plus la finance prend de l'ampleur, plus les récessions économiques sont sévères en période de crise. La vision marocaine prône une plus grande implication des pays du Sud dans la gouvernance des institutions financières. Le Royaume ne pouvait rester indifférent à l'appel de l'ONU pour réformer l'architecture financière internationale. Cette réforme est nécessaire dans un contexte de défis économiques et financiers mondiaux, nécessitant une réflexion et une action collective. L'architecture financière mondiale, vieille de plus de 80 ans, visait initialement à renforcer l'intégration et la stabilité économiques et financières mondiales. Cependant, depuis la Conférence de Bretton Woods en 1944, le système financier international a montré ses limites à s'adapter aux changements constants, à prévenir les crises et à offrir un cadre d'action multilatéral où la voix des pays en développement résonne autant que celle des pays avancés. Lire aussi : Le gouvernement face à l'urgence de financements supplémentaires pour l'exercice budgétaire 2024 Pour relancer le débat sur une refonte plus inclusive, équitable et durable de l'architecture financière internationale, il est crucial de répondre aux revendications des pays du Sud, souvent marginalisés dans l'élaboration des règles du système monétaire et financier mondial. Le Maroc, engagé depuis plus de 20 ans dans des réformes économiques et sociales, reconnaît l'importance de ces enjeux. Seule une approche multilatérale, basée sur la coopération et la solidarité, permettra de relever les défis actuels. Fouzi Lekjaa, ministre en charge du budget, souligne l'importance du potentiel inégalé du continent africain et la nécessité de promouvoir son intégration et son développement économique et social. Cela passe par deux phases : le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui favorise une intégration plus profonde du marché régional de l'électricité, et l'initiative atlantique lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à améliorer l'accès des Etats du Sahel à l'océan Atlantique. Cette initiative vise à renforcer l'intégration et le développement de la région grâce à une coopération économique accrue, exploitant les opportunités communes dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures et le transport régional.