Face à une guerre de position et d'usure, les pays membres de l'Organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN) vont intensifier leurs aides militaires à destination de l'Ukraine en leur fournissant des avions de combat F-16 ainsi qu'une aide militaire estimée à 40 milliards d'euros. L'objectif affiché de l'OTAN est clair, il ne faut surtout pas que la Russie gagne cette guerre face à l'Ukraine. Les pays membres de l'Organisation du traité de l'atlantique nord (OTAN) ont annoncé mercredi 10 juillet 2024, avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l'Ukraine. Ces avions proviennent du Danemark et des Pays-Bas, et seront au combat cet été pour défendre l'Ukraine face à l'invasion russe. De même, d'autres pays se joignent à cet effort de guerre, qui sont la Belgique et la Norvège, et qui se sont engagés à fournir des appareils supplémentaires. Le 9 juillet 2024, fut fêté le 75ème anniversaire de l'alliance militaire occidentale, en effet, les leaders des Etats de l'alliance doivent se réunir au sein du Conseil de l'Atlantique Nord, organe politique suprême de l'OTAN à Washington du 9 au 11 juillet, pour discuter des modalités de ce soutien accru à l'Ukraine, faisant face aux missiles russes. De même, fut promulgué que les alliés allaient fournir à l'Ukraine un total de cinq systèmes de défense anti-aérienne supplémentaires, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air très efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes. D'autres pays occidentaux vont se joindre à l'effort de guerre notamment l'Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie, et l'Italie qui vont également contribuer. Les Occidentaux veulent former un bloc compact face à l'agression russe sur l'Ukraine, intimant le fait que la Russie ne doit surtout pas gagner la guerre. Lire aussi : A Washington, un sommet OTAN sur fond de défis multiples Dernièrement, la Russie a intensifié ses frappes de missiles contre l'Ukraine, attaquant le plus grand hôpital pour enfants du pays, à Kiev. Ainsi, les missiles russes ont détruit la moitié des capacités de production d'électricité de l'Ukraine. Face à cette recrudescence des attaques russes sur le sol ukrainien, les alliés vont intensifier leurs aides militaires à destination de l'armée russe par la fourniture de batteries Patriot supplémentaires, et de dizaine de missiles tactiques de défense antiaérienne dans les prochains mois. Les alliés occidentaux craignent que la Russie gagne la guerre, et que cela représentait le coût le plus élevé et le risque le plus grand. Par ailleurs, les pays de l'OTAN ont déclaré de façon unanime que leur aide militaire à l'Ukraine atteindrait au minimum 40 milliards d'euros. Les 32 pays de l'OTAN ont déclaré d'un commun accord qu'une enveloppe de base de 40 milliards d'euros sera allouée à l'Ukraine et maintenir ensuite l'assistance à la sécurité à un niveau soutenable, afin que l'Ukraine l'emporte. Ainsi l'engagement est sur une base annuelle et non pluriannuelle. Cet engagement de 40 milliards d'euros correspond au montant que les pays de l'OTAN ont dépensé annuellement pour aider militairement l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022. Cela représente ainsi un montant minimum, révisable en cas de besoin. Par ailleurs, cette dépense sera répartie équitablement en fonction de leur part de chaque pays membre de l'OTAN dans le PIB global de l'Alliance. A l'exception de la Hongrie qui est d'ailleurs opposée à toute aide pour l'Ukraine, a obtenu le droit d'être exemptée de toute contribution. La guerre d'Ukraine à l'épreuve du temps Une guerre est rythmée par deux sortes de mouvements : la surprise et l'absence de surprise. Pour le stratège comme pour le combattant du front, la surprise est souvent la clé qui donne une chance de succès, tandis que le mouvement lent et prévisible ne peut être que source d'inquiétude. Depuis le début de la guerre en Ukraine, on assiste à une guerre de positions et d'usure. Du point de vue militaire, l'année 2023, a été marquée, du côté russe, par la conquête de la ville de Bakhmout, et, du côté ukrainien, par l'échec d'une contre-offensive annoncée de longue date et lancée sur trois axes, dans le sud et l'est du pays, dans les régions de Zaporijia et Donetsk. L'installation progressive du conflit dans une guerre de longue durée, si elle n'a pas surpris les militaires de Kiev, a en revanche animé le débat diplomatique et médiatique. Face à des combattants ukrainiens mobiles et inventifs, l'armée russe s'est adaptée à la situation, et a même fait preuve d'une capacité de moderniser ses technologies dans le domaine des drones et celui des systèmes électroniques. Ils ont également paru surpris de découvrir que les unités d'assaut ukrainiennes se sont fracassées sur des lignes de défense russes bâties durant le premier hiver et ressemblant à celles des conflits du 20ème siècle, avec des tranchées et des fortifications dignes des manuels de guerre soviétiques. La guerre longue et lente fait pourtant intrinsèquement partie de la guerre, même si elle est moins adaptée au temps politique contemporain. Le Chef d'état-major ukrainien, Valeri Zaloujny, a admis que le conflit se trouvait dans une impasse du fait d'un certain équilibre des forces. Il a de même prévenu qu'à moins d'un bond technologique permettant une victoire rapide, une défaite ukrainienne n'est pas écartée. Le message du général Zaloujny s'adressait principalement aux alliés de l'Ukraine, appelés à livrer davantage d'armes modernes, notamment des avions de combat et des missiles à longue portée permettant de frapper au-delà des lignes de front. Car c'est aussi un enseignement de l'année : l'Ukraine est parvenue à maintes reprises à frapper des objectifs en profondeur, grâce à des missiles et des drones, en Crimée, et dans tous les territoires occupés ainsi qu'en Russie, jusqu'au cœur de Moscou. Ainsi la Russie n'est pas la seule à pouvoir mener des opérations en profondeur et à distance. Guerre longue Selon M. Zaloujny, l'enjeu pour l'Ukraine est titanesque dans le sens où le pays doit désormais trouver des ressources humaines, technologiques et tactiques afin de sortir de l'ornière d'une guerre de position embourbée dans des tranchées infranchissables de part et d'autre. Une guerre industrielle se profile à l'horizon, où la profondeur stratégique, c'est-à-dire l'arrière et les alliés, fera la différence. Pour ne pas perdre ce marathon, Kiev doit relever de nombreux défis. Pour conserver son moral et motiver ses rangs, toute armée doit se sentir épaulée par la population. Or, l'industrie ukrainienne n'est pas en mesure de produire des systèmes de défense antiaérienne capables de limiter les dégâts provoqués par les frappes en profondeur. Très largement dépendante de l'aide fournie par ses alliés occidentaux, l'Ukraine comprend qu'elle doit davantage compter sur ses propres forces pour faire face à la transition plus rapide de la Russie vers une économie de guerre. L'industrie de défense ukrainienne part avec beaucoup de retard et ne fournit qu'une portion négligeable des besoins du front en armes et en munitions. Le secteur reste handicapé par d'anciennes habitudes de corruption, de bureaucratie et par une législation inadaptée.