Trois semaines après l'Aïd Al-Adha, les prix élevés de la viande rouge au Maroc persistent malgré les mesures prises par le ministère de l'Agriculture pour stabiliser le marché. Avec des prix atteignant jusqu'à 90 Dh/kg pour le bœuf et 110 Dh/kg pour l'agneau, la situation économique reste tendue, exacerbée par la spéculation et les demandes saisonnières croissantes. Le prix de la viande rouge reste en forte hausse, et ce, trois semaines après l'Aïd Al-Adha ainsi que la reprise des opérations d'abattage. Le prix de gros d'un kilogramme de bœuf a touché 90 Dh, alors que celui de la viande ovine a grimpé à 110 Dh le kilogramme. Quant aux prix au détail de la viande bovine, ils oscillent entre 100 et 115 dirhams le kilogramme, alors que ceux de la viande ovine se maintiennent dans une fourchette de 140 à 160 dirhams le kilogramme. Il est probable que cette hausse des prix se prolonge dans les jours à venir, essentiellement avec l'arrivée des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ainsi qu'à l'approche des noces. Lire aussi : Quand l'aumône de la viande de l'Aïd Al-Adha devient un risque sanitaire En effet, cette augmentation est due à plusieurs facteurs, y compris le mouvement des prix en fonction de la loi de l'offre et de la demande, mais aussi les années de sécheresse successives et leur impact en termes de coût de l'alimentation et de coûts de production. La cherté des prix a poussé les éleveurs à dégraisser leurs troupeaux ou à cesser de faire du commerce. Mohamed Sadiki, ministre de l'agriculture, a présenté le plan du ministère pour enrayer cette hausse incessante des prix. Il a pris une série de mesures, telles que des aides permanentes à l'alimentation du bétail, le maintien des importations de bétail, ainsi que l'ouverture de nouveaux marchés d'importation, tels que ceux d'Amérique latine, ou encore l'annulation des taxes à l'importation. En outre, le ministre de l'agriculture a organisé une série de réunions avec les acteurs du secteur avec pour objectif d'approvisionner les marchés nationaux en viande rouge et ce, dans les conditions les plus favorables. Le ministre précise que « le département contrôle chaque jour, grâce à un système informatique particulier, avec les prix de gros et de détail pratiqué dans toutes les régions du Royaume ». Pour rappel, au parlement, des parlementaires de l'opposition comme de la majorité ont demandé au ministre de l'agriculture de démissionner au cours d'une séance de questions orales, lundi 24 juin, à la suite de ce qu'ils ont considéré comme une gestion « catastrophique » des prix des moutons destinés à être sacrifiés lors de l'Aïd al-Adha. De plus, les élus ont dénoncé une spéculation intense orchestrée par des intermédiaires, rendant les moutons inaccessibles pour de nombreux marocains malgré des importations massives.