Les prix de la viande rouge ont grimpé en flèche dans différentes boucheries au Maroc. Au marché de gros de Casablanca, les prix de la viande rouge ont grimpé, au 20 janvier, à 80 DH/kg pour le veau et 90 DH/kg pour l'agneau, tandis que les prix au détail varient entre 90 et 110 DH/kg pour le veau et entre 100 et 120 DH/kg pour la viande du mouton. Face à la grogne des citoyens quant à la hausse des prix de la viande rouge, les professionnels ont réagi et se plaignent eux aussi de cette flambée des prix, qu'ils justifient par la rareté du produit sur le marché national et des redevances élevées imposées à l'importation, appelant à l'ouverture de véritables canaux de dialogue avant l'arrivée du mois de Ramadan et de l'Aïd Al-Adha afin de remédier à la pénurie et permettre aux clients d'obtenir de la viande à des prix raisonnables. Réagissant à cette montée des prix, Hicham Jouabri, secrétaire régional des grossistes de viandes rouges à Casablanca, a déclaré que « la situation du marché de la viande rouge est devenue préoccupante, d'autant plus que nous approchons du mois de Ramadan, connu comme le pic de la demande en viande ». Il a ainsi estimé que les mesures prises par le gouvernement pour sauver le marché sont tardives et n'ont, jusqu'à présent, aucun effet sur la flambée des prix dans les marchés de gros et du détail. Ainsi, les professionnels associent cette flambée des prix aux dégâts subis par les éleveurs pendant la période de « boycott », et au fait que nombre d'entre eux ont été contraints d'abattre des vaches en raison de la faible demande sur le lait et l'accumulation des pertes depuis plusieurs semaines indiquant que pour sortir de la situation actuelle, il faudrait s'ouvrir davantage au marché extérieur. Pour sa part, Abdelali Ramo, président de l'Association nationale des vendeurs de viande rouge au Maroc, a souligné que les responsables du secteur refusent d'ouvrir de véritables canaux de dialogue avec les professionnels pour trouver des solutions aux problèmes accumulés, soulignant que les solutions à la hausse des prix commencent par faciliter l'importation de viande de l'étranger. Dans une déclaration à Hespress, Ramo a estimé que les autorités sont tenues de supprimer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la viande bovine et ovine afin de rétablir un certain équilibre sur le marché, soulignant que le Maroc ne dispose pas actuellement d'autosuffisance en matière de viande rouge. L'acteur associatif a également attiré l'attention sur le fait que ce qui aggrave la situation actuelle est la propagation de la maladie du « cerf » dans le troupeau espagnol, mais il est possible d'y remédier, a-t-il souligné appelant à « ouvrir un dialogue sérieux pour trouver des solutions, surtout que le mois de Ramadan et de l'Aïd al-Adha approche » notant que « si cette situation perdure, nous atteindrons ses deux périodes sensibles avec des prix beaucoup plus chers qu'aujourd'hui ». « Le problème remonte à la période de boycott du produit laitier. Après que les agriculteurs n'aient trouvé personne pour acheter du lait, ils ont été contraints d'abattre les vaches. Jusqu'à présent, le secteur n'a pas été en mesure de compenser, en raison des pertes énormes qui dépassent les 60 % du produit national », a-t-il conclu.