Le Niger a fermé depuis le 6 juin les vannes du pipeline qui achemine le pétrole du nord-est nigérien au port béninois de Sèmè-Kpodji, a annoncé jeudi soir la télévision publique nigérienne. Les relations entre les deux pays voisins, tendues depuis le coup d'Etat de juillet 2023 au Niger, se sont envenimées ces dernières semaines. Le principal point d'achoppement concerne le refus du Niger de rouvrir sa frontière avec le Bénin. « Du 11 au 12 juin 2024 », le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, a séjourné dans l'Agadem (nord-est) « pour s'assurer de l'effectivité de la mise en oeuvre des instructions du chef de l'Etat, le général Abdourahamane Tiani, relative à la fermeture totale des vannes du brut destiné à l'exportation » via le Bénin, a rapporté la télévision publique Télé Sahel. Lire aussi : Annonce du début de la production de pétrole au Sénégal A la station de Mélec, le ministre « a constaté que les vannes sont effectivement fermées depuis le 6 juin à 22 heures (21 heures GMT) », a ajouté la même source. Au niveau des autres stations de Koulélé où le pétrole a continué à couler vers le Bénin même après les « mesures d'arrêt des vannes », le ministre « a exigé » leur fermeture immédiate. Des chaines, des cadenas et des scellés ont été posés sur toutes les vannes, selon la même source. « Quelque soit ce que cela va nous coûter, nous sommes prêts à assumer (les conséquences) », a déclaré M. Barké devant des responsables nigériens et partenaires chinois des stations, selon des médias. La semaine dernière, cinq ressortissants nigériens de Wapco-Niger ont été arrêtés au port de Sèmè-Kpodji. Selon Niamey, cette équipe était en mission au Bénin pour contrôler le chargement de pétrole. La justice béninoise estime de son côté qu'au moins deux d'entre eux sont « des agents nigériens », entrés sur le site avec de faux badges. Les cinq personnes devaient être présentées devant le procureur jeudi.