Une intervention de secours est actuellement déployée dans les massifs montagneux avoisinant la limite frontalière irano-azerbaïdjanaise, suite à un incident impliquant l'un des hélicoptères du cortège présidentiel iranien, transportant le président Ebrahim Raisi, qui a subi un « atterrissage forcé » dimanche dernier, d'après les informations relayées par les médias nationaux iraniens. Les organes de presse officiels, tels que l'agence IRNA et la chaîne de télévision nationale, n'ont pas communiqué sur l'état de santé du président Raïssi, bien que des invocations aient été prononcées pour sa protection, alors qu'il se trouvait en déplacement dans la province d'Azerbaïdjan oriental en Iran. Selon la télévision nationale, l'événement s'est produit à proximité de Jolfa, une localité frontalière avec l'Azerbaïdjan, située à environ 600 kilomètres au nord-ouest de Téhéran, la capitale iranienne. Des séquences télévisuelles ont montré des membres de la Croix-Rouge iranienne escaladant une pente sous un brouillard dense, ainsi que des transmissions en direct de groupes de croyants psalmodiant des prières au sein du sanctuaire sacré de l'imam Reza, à Mashhad, ville d'origine de Raïssi. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province d'Azerbaïdjan oriental, ainsi que d'autres dignitaires, accompagnaient Raïssi, selon les rapports de l'IRNA. Un représentant local a qualifié l'événement de « crash », tout en admettant auprès d'un média iranien qu'il n'avait pas encore rejoint le lieu de l'accident. « Le respecté président et son entourage étaient en chemin pour le retour en hélicoptère lorsque l'un d'eux a dû procéder à un atterrissage forcé en raison des conditions météorologiques défavorables et du brouillard », a indiqué le ministre de l'Intérieur iranien, Ahmad Vahidi, dans une déclaration retransmise par la télévision nationale. « Plusieurs brigades de sauvetage se dirigent vers la zone concernée, mais le mauvais temps et le brouillard pourraient retarder leur arrivée jusqu'à l'hélicoptère. » Il a ajouté : « Le terrain est quelque peu accidenté et la communication y est ardue. Nous attendons que les équipes de secours atteignent le site d'atterrissage pour nous fournir davantage de renseignements. » Raïssi s'était rendu en Azerbaïdjan plus tôt dans la journée de dimanche pour l'inauguration d'un barrage en compagnie du président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev. Il s'agit du troisième ouvrage hydraulique érigé conjointement par les deux nations sur le cours du fleuve Aras. Cette visite s'est déroulée malgré une atmosphère tendue entre les deux Etats, exacerbée notamment par une attaque armée contre l'ambassade d'Azerbaïdjan à Téhéran en 2023, et par les liens diplomatiques de l'Azerbaïdjan avec Israël, considéré par la théocratie chiite iranienne comme son principal adversaire régional. L'Iran dispose d'une flotte d'hélicoptères, mais les sanctions internationales compliquent l'acquisition de pièces de rechange. Sa force aérienne militaire date pour l'essentiel d'avant la Révolution islamique de 1979. Âgé de 63 ans, Raisi est un conservateur qui a précédemment dirigé l'appareil judiciaire du pays. Il est perçu comme un fidèle du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et certains observateurs estiment qu'il pourrait succéder au dirigeant octogénaire après son décès ou sa retraite. Il a été élu lors de la présidentielle iranienne de 2021, marquée par le taux de participation le plus bas de l'histoire de la République islamique. Raisi fait l'objet de sanctions américaines, notamment en raison de son rôle dans l'exécution massive de milliers de prisonniers politiques en 1988, au terme de la guerre Iran-Irak. Sous son mandat, l'Iran procède à l'enrichissement d'uranium à des niveaux quasi militaires et entrave les inspections internationales. Le pays a fourni un soutien armé à la Russie dans son conflit avec l'Ukraine et a mené une attaque significative par drones et missiles contre Israël, dans le cadre de son affrontement avec le Hamas dans la bande de Gaza. Il continue également de soutenir des groupes par procuration au Moyen-Orient, tels que les insurgés Houthis au Yémen et le Hezbollah libanais.