À l'approche de l'Aïd al-Adha, les données récentes révèlent une préoccupation croissante quant à l'endettement des familles . La célébration de la fête du sacrifice, prévue le mois prochain, souligne l'importance religieuse et sociale de l'événement, mais elle pose également une équation aux ménages sur les difficultés économiques, car tenaillés entre endettement et inflation, auxquels ils sont confrontés. Dans un des ses rapport sur la conjoncture économique du Royaume, Bank al-Maghrib (BAM) a indiqué que la dette totale des ménages vis-à-vis des banques atteignait 386,1 milliards de dirhams à la fin du mois de mars, avec 57,6 milliards de dirhams attribués aux crédits à la consommation. Ces derniers sont principalement destinés à l'acquisition de biens durables ou au financement de dépenses personnelles essentielles. En outre, les prêts contractés auprès des associations de microcrédit s'élèvent à 8,7 milliards de dirhams, tandis que les sociétés de financement comptent pour 79,2 milliards de dirhams dans l'endettement des ménages. La pression financière est exacerbée par le coût des animaux pour le sacrifice, variant entre 4 000 et 6 000 dirhams, un prix influencé par la demande, l'offre limitée et les frais de transport. Face à cette situation, les institutions bancaires et les prêteurs ont renforcé leurs offres de crédit, proposant des prêts à la consommation allant jusqu'à 30 000 dirhams sur cinq ans. Cependant, ces prêts impliquent des taux d'intérêt élevés et des conditions de garantie strictes, menaçant ainsi la stabilité financière des emprunteurs. Le Haut-commissariat au Plan (HCP) note une augmentation de 1,2% des dépenses de consommation des ménages au premier trimestre, malgré un contexte économique difficile, particulièrement dans les zones rurales. De plus, 42,3% des familles ont dû puiser dans leurs économies ou s'endetter pour subvenir à leurs besoins. Les analystes financiers alertent sur les répercussions potentiellement néfastes de cette dette croissante sur l'économie nationale, avec des risques accrus pour la balance des paiements et une diminution de la capacité d'investissement. Ils pointent du doigt l'inflation, le chômage et les revenus insuffisants comme facteurs aggravants de l'endettement des ménages et appellent à des mesures gouvernementales pour améliorer le pouvoir d'achat et réduire les taux d'intérêt. Dans un contexte économique et social complexe, la politique économique actuelle est mise à l'épreuve. Des stratégies intégrées sont nécessaires pour alléger le fardeau financier des ménages et renforcer leur stabilité économique. Parmi les initiatives envisagées, la réforme de l'impôt sur le revenu, effective dès le 1er janvier 2025, prévoit une augmentation du seuil d'imposition de 30 000 à 40 000 dirhams, exemptant de fait les revenus mensuels inférieurs à 6 000 dirhams. La hausse des prix au Maroc a un impact significatif sur les ménages, en particulier sur leur pouvoir d'achat et leur capacité à subvenir à leurs besoins quotidiens. Les experts soulignent que cette inflation touche divers secteurs, notamment les produits alimentaires, les services de transport et le carburant, entraînant une difficulté croissante pour les familles à joindre les deux bouts. Les conséquences de cette hausse des prix sont particulièrement ressenties à l'approche du mois de Ramadan, où la consommation augmente traditionnellement. Les citoyens expriment leur mécontentement face à cette situation, notamment sur les réseaux sociaux avec des hashtags comme #Non à la hausse des prix au Maroc. Des manifestations ont même été organisées pour demander des solutions face à l'augmentation rapide des coûts de la vie.