L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit une maladie chronique comme un problème de santé nécessitant une prise en charge sur plusieurs années. Evolutives, ces pathologies peuvent entraîner des complications graves, voire une invalidité. Au Maroc, le diabète, avec un taux de prévalence de 17,1%, est la maladie chronique la plus répandue. Cependant, d'autres affections, bien que plus rares, affectent significativement la qualité de vie des citoyens. Les maladies chroniques et incurables, souvent associées aux modes de vie modernes, incluent les maladies cardiovasculaires, auto-immunes, le cancer, les troubles respiratoires, le diabète et le sida. Ces maladies requièrent un traitement à long terme. En 2020, les maladies les plus fréquentes étaient le diabète (17,1%), l'hypertension artérielle (17%) et les cancers (11,5%). Des études montrent une prévalence accrue des maladies chroniques chez les personnes de 60 ans et plus. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le Maroc compte actuellement 4,5 millions de personnes âgées, avec une augmentation annuelle de 2,8%. D'ici 2050, le HCP estime que ce nombre pourrait atteindre dix millions, soit une croissance annuelle de 2,9%. Le poids démographique des seniors devrait passer de 12,2% aujourd'hui à 23,2% en 2050, une hausse rapide due à l'augmentation de l'espérance de vie, passée de 47 ans dans les années soixante à 76,9 ans actuellement. Lire aussi : AMO Tadamon pour la continuité de l'hospitalisation gratuite des maladies chroniques Un rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), publié en 2015, indique que plus de la moitié des personnes âgées souffrent d'au moins une maladie chronique et n'ont pas accès aux soins nécessaires. Face à cette réalité, les implications sociales, économiques et culturelles sont multiples et d'intérêt commun. Les détenteurs de la carte RAMED, un régime d'assistance médicale pour les personnes âgées ou vulnérables, bénéficient toujours de l'hospitalisation gratuite dans les établissements de santé publics. Le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khaled Ait Taleb, a récemment confirmé que les anciens bénéficiaires du RAMED atteints de maladies chroniques ou incurables continueront de jouir de l'hospitalisation gratuite. Il a également souligné la prise de conscience de son ministère face aux défis liés à la transition du RAMED vers l'AMO Tadamon, assurant que des mesures ont été prises pour garantir la continuité des soins. Parallèlement, l'Agence Nationale d'Assurance Maladie (ANAM) a annoncé que la couverture médicale a atteint 95% en 2023. Toutefois, l'ANAM met en garde contre les dépenses médicales liées aux maladies chroniques, qui représentent 50% du budget de la couverture santé. Seulement 3% des assurés consomment près de la moitié de ce budget. Lors de la 39ème édition du congrès médical national en décembre 2023, les professionnels ont recommandé une réforme de la politique de santé, notamment en augmentant le tarif national de référence et en révisant l'indemnisation des consultations médicales, inchangée depuis 2006.