Des représentants élus, parmi lesquels figurent six membres du Parlement et treize présidents de communes, présumés coupables de dilapidation de fonds publics, se sont vus interdire de quitter le pays. Cette interdiction s'étend également à certains anciens députés et présidents de communes dont les passeports ont été confisqués par la justice. À la veille de l'Aïd al-Fitr, les juges d'instruction ont fermé la porte à de « grands élus » dans les trois juridictions chargées des crimes financiers de Rabat-Salé-Kenitra, Fès-Meknès et Marrakech-Safi. Parmi eux, six parlementaires et treize présidents de communes, ainsi que des responsables d'associations, des employés, des techniciens et des hommes d'affaires. L'interdiction concerne aussi d'anciens députés et présidents de communes. Selon les médias, les passeports ont été saisis par les tribunaux, en attente d'enquêtes approfondies menées par des juges d'instruction. De plus, plusieurs députés élus ont engagé des avocats indépendants de leur parti politique, leurs dirigeants ayant rejeté leur demande de défense en raison de la sensibilité des accusations et de la rhétorique officielle croissante sur le respect de l'éthique dans la vie politique et parlementaire. D'après les mêmes sources médiatiques, trois députés, dont deux se sont retirés de la scène politique, et deux responsables d'autorités locales pourraient faire l'objet d'ordonnances de fermeture suite à l'implication de la BNPJ. Lire aussi : Sessions parlementaires : L'opposition déplore l'absentéisme des ministres Après une plainte d'un ancien parlementaire de Rabat-Salé-Kenitra, le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Casablanca a ouvert une enquête. Cette plainte a mené à l'interpellation de responsables de la Direction des Domaines de l'Etat, du trésorier provincial, de l'Agence urbaine de Kenitra et du Centre régional d'investissement. Les juridictions chargées des crimes financiers dans différentes régions du Royaume ont reçu de nombreuses plaintes contre des chefs de collectivités, accusés de dilapidation de fonds publics. Concernant le premier cercle d'accusés, les juges d'instruction ont entendu deux élus poursuivis en détention. Les chefs de collectivités, y compris des parlementaires notoires, sont poursuivis sur la base de rapports de la Cour des comptes ou de l'Inspection générale de l'administration territoriale, ou suite à des plaintes de membres de collectivités d'opposition et d'associations de protection des biens publics. Il apparaît donc qu'une grande inquiétude pèse sur les « grands élus« , qui tombent les uns après les autres, certains étant même incarcérés, ce qui confirme que la lutte contre la corruption a bel et bien commencé de manière durable et se poursuivra jusqu'à l'éradication complète de la corruption.