Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a reçu mercredi 3 avril 2024 à Rabat, Jawhar Nfissi, président de l'ANRF, qui lui a présenté le rapport annuel de l'Autorité pour l'année 2022. Le bilan de l'année a été marqué par une amélioration significative des indices opérationnels de l'Autorité Nationale de Renseignement Financier (ANRF), grâce aux actions menées par l'organisme et aux efforts conjoints avec les partenaires impliqués dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Conformément aux dispositions de la loi n°43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, ce rapport met en lumière l'évolution croissante des indicateurs d'activité de l'ANRF en 2022, que ce soit en termes de déclarations de soupçon, de demandes d'informations aux niveaux national et international, ou de transmissions aux autorités judiciaires compétentes. La rencontre avait pour objectif de présenter la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, élaborée en accord avec les normes internationales et les meilleures pratiques, et adoptée par le Conseil de l'Autorité le 7 décembre 2023. Cette stratégie vise à intégrer le système mondial des normes internationales de lutte contre ces fléaux, avec un suivi attentif pour prévenir les risques et les phénomènes criminels associés. Lire aussi : Lutte contre le blanchiment d'argent : Le Maroc et Etats-Unis mutualisent les approches En 2022, l'ANRF a reçu un total de 5 208 déclarations de soupçon liées au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme, marquant une hausse de 52,7 %. Cette progression est attribuée à une action continue de retour d'informations et de contrôle, ainsi qu'à la collaboration entre l'ANRF et les entités assujetties. Concernant le financement du terrorisme, l'organisation a reçu 37 déclarations. Le nombre de cas détectés liés au blanchiment d'argent a significativement augmenté entre 2018 et 2022, passant de 1 059 à 5 171 déclarations, ce qui représente une hausse de 388 %. Cette augmentation reflète les efforts soutenus de l'ANRF avec ses partenaires des secteurs financier et non financier, ainsi que tous les acteurs du dispositif national de lutte contre ces crimes, efforts qui se sont intensifiés en 2022 suite à des réunions régulières pour le suivi et l'amélioration des dossiers, en coordination avec les autorités de contrôle et de régulation. Ces efforts ont permis d'améliorer la qualité, le volume et la diversité des déclarations reçues par l'Autorité, de réduire le délai de réponse aux demandes d'éclaircissement et de diminuer le nombre d'anomalies techniques enregistrées, tout en identifiant de nouvelles tendances et de nouveaux modèles de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme au cours de l'année. Pour rappel, le secteur bancaire a été la plus grande source de déclarations d'opérations suspectes en 2022. Sa part représente 34,4% des déclarations reçues en 2022. Les établissements de paiement (services de paiement et transfert de fonds), arrivent en deuxième position avec une part de 29,7% des déclarations de soupçons reçues en 2022. De plus, l'année 2022 a été marquée par l'adhésion du secteur non financier au processus des déclarations. Ainsi, durant ladite année, l'ANRF a enregistré la réception de déclarations de soupçon de l'ensemble des professions non financières assujetties. Ce qui dénote de l'efficacité des formations et campagnes de sensibilisation dont a bénéficier le secteur.