Comme convenu lors de la plénière d'octobre 2022, les experts du Groupe d'action financière (GAFI) arrivent ce lundi 16 janvier au Maroc, pour une visite de travail de trois jours. En octobre 2022, le GAFI avait salué les efforts du Maroc quant à sa lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Des efforts palpables qu'a entrepris le Royaume afin de sortir de la liste grise du GAFI, où se trouvent 23 autres pays. Attendue depuis des mois, la visite des experts du GAFI prévue à partir de ce lundi au Maroc, et qui devrait s'étaler jusqu'au 18 janvier, a donc pour objectif de « s'informer des réalisations les plus importantes du Royaume en matière de mise en oeuvre des axes du plan d'action convenu avec le groupe sur le terrain, et ce dans la perspective de sortir dans les meilleurs délais du processus de suivi renforcé », a confié le président de l'Autorité nationale du renseignement financier (ANRF), Jawhar Nfissi. Reçu vendredi à Rabat par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le président de l'ANRF lui a présenté le rapport annuel de l'Autorité pour l'année 2021, conformément aux dispositions de la loi °05-43 relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux, qui passe en revue les principales réalisations relatives à la mise à niveau du système national de lutte contre le blanchiment d'agent et le financement du terrorisme, son harmonisation avec les normes et les bonne pratiques internationales ainsi que l'accélération du rythme de la coordination au niveau national entre les autorités de mise en application de la loi et les autorités de supervision et de surveillance des personnes assujetties et du secteur privé. Le rapport remis au chef de l'Exécutif souligne ainsi l'évolution croissante des indicateurs d'activité de l'ANRF au cours de 2021, que ce soit en ce qui concerne les déclarations de soupçons soumises, les transmissions aux autorités judiciaires compétentes ou encore les demandes d'informations faites aux niveaux national et international. Cette visite de terrain devrait permettre de faire le point sur l'état d'avancement de la mise en œuvre des axes de travail convenus par le Maroc et le Gafi en février 2021. Il s'agit notamment d'actions sur les plans législatif et réglementaire, ainsi qu'en matière de sensibilisation et de surveillance, adoptées par les différentes institutions nationales concernées. En octobre 2021, l'ANRF avait précisé dans un communiqué « qu'à l'instar des efforts déployés par les différentes autorités nationales, institutions et personnes assujetties au cours de la période écoulée, et pour la réussite de cette visite, les autorités et institutions nationales continueront à se mobiliser et à s'engager, avec un engagement total et responsabilité, dans ce chantier national pour s'assurer que le Royaume du Maroc sort de la liste de suivi renforcé du Gafi ». Le Maroc, qui est soumis à une surveillance renforcée, a consenti énormément d'efforts au cours de ces dernières années pour pouvoir quitter cette liste relative au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Cela étant, le Royaume, à l'instar d'autres pays travaille activement avec le Gafi pour combler les lacunes stratégiques de son régime de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération. Lorsque le Gafi place une juridiction sous surveillance accrue, cela signifie que le pays s'est engagé à résoudre rapidement les lacunes stratégiques identifiées dans les délais convenus et est soumis à une surveillance renforcée. Cette liste est souvent appelée en externe « liste grise ».