Les négociateurs des Etats membres de l'UE et du Parlement européen ont conclu, dans la nuit de mardi à mercredi, un accord provisoire pour la réintroduction de droits d'importation sur de nombreux produits ukrainiens, qui avaient été exemptés de taxes pour soutenir l'économie ukrainienne. Cette réintroduction de droits de douanes, qui seront appliqués au-delà d'un certain seuil, intervient suite au vaste mouvement de manifestations des agriculteurs en Europe en début d'année, en particulier dans des pays d'Europe de l'est où les agriculteurs dénoncent une concurrence déloyale des produits ukrainiens. Selon le Parlement européen, certaines quantités d'œufs, de volaille, de sucre, de maïs, d'avoine, de gruau et de miel pourront être vendues sans droits de douane dans l'Union européenne, mais une fois ces quotas atteints, les tarifs s'appliqueront à nouveau. Lire aussi : Les exportations agricoles vers la Pologne en plein essor Le blé restera exclu de ces nouveaux droits, mais dans certaines circonstances, des mesures pourront être prises concernant cette céréale également, indique-t-on. Conformément à cet accord provisoire, qui doit encore être approuvé formellement par le Parlement et les Etats membres de l'UE, ces règles s'appliqueront jusqu'en juin de l'année prochaine. Les Vingt-Sept avaient assoupli les règles d'importation de produits agricoles ukrainiens comme mesure de soutien à Kiev dans le contexte du conflit russo-ukrainien. L'Ukraine représente une des principales puissances agricoles du continent européen. Face à la grogne des agriculteurs européens, Bruxelles avait proposé de reconduire l'exemption de droits de douane pour les produits agricoles ukrainiens, mais en prévoyant « des mesures correctives » pouvant être rapidement adoptées en cas de « perturbations importantes » sur le marché, y compris si cela ne concerne qu'un seul Etat membre. Les ambassadeurs des Vingt-Sept avaient ensuite eux aussi ouvert la porte, lundi, à des limitations sur certaines céréales ukrainiennes.