La Commission européenne a recommandé, mardi, une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre de l'UE de 90 % d'ici à 2040 par rapport aux niveaux de 1990, afin de parvenir à la neutralité carbone vers le milieu du siècle. Une proposition législative sera présentée dans ce sens par la prochaine Commission, après les élections européennes de juin 2024, en vue de son approbation par le Parlement européen et les Etats membres, a indiqué l'Exécutif dans un communiqué, notant que cette recommandation est conforme à l'avis du Conseil scientifique consultatif européen sur le changement climatique et aux engagements pris par l'UE dans le cadre de l'accord de Paris. Lire aussi : L'IMMUNITE VACCINALE COLLECTIVE, UN OBJECTIF TOUJOURS PAS ATTEINT (MEDECIN) Afin de parvenir à cet objectif, Bruxelles préconise la mise en œuvre complète des objectifs pour 2030, à savoir une diminution de 55% des émissions polluantes. Pour la Commission, l'enjeu est de convaincre à la fois les industriels et les citoyens de poursuivre l'effort en faveur du climat. "La fixation d'un objectif climatique à l'horizon 2040 aidera l'industrie, les investisseurs, les citoyens et les gouvernements européens à prendre des décisions au cours de cette décennie, ce qui permettra à l'UE d'atteindre son objectif de neutralité climatique en 2050", relève le communiqué, estimant que cet objectif "enverra des signaux importants sur la manière d'investir et de planifier efficacement à plus long terme". Par ailleurs, l'objectif 2040 renforcera la résilience de l'Europe face aux crises futures ainsi que son indépendance énergétique par rapport aux importations de combustibles fossiles, qui représentaient plus de 4 % du PIB en 2022, a affirmé l'Exécutif européen, soulignant aussi que "les coûts et les incidences humaines du changement climatique sont de plus en plus importants et visibles". "Rien qu'au cours des cinq dernières années, les dommages économiques liés au climat en Europe sont estimés à 170 milliards d'euros (…) un réchauffement planétaire plus élevé dû à l'inaction pourrait réduire le PIB de l'UE d'environ 7 % d'ici la fin du siècle", a-t-on précisé. Et d'ajouter que la réalisation de l'objectif de 90 % recommandé nécessitera à la fois des réductions des émissions et des absorptions de carbone. Il s'agit de déployer les technologies de captage et de stockage du carbone, ainsi que d'utiliser le carbone capté dans l'industrie. « Nous devrons nous appuyer plus fermement sur deux jambes : un climat sûr et sain pour tous, et une économie forte et résiliente, avec un avenir radieux pour les entreprises et une transition juste pour tous », a estimé, à cet égard, le Commissaire européen en charge de l'Action pour le climat, Wopke Hoekstra. "Nous venons de vivre l'année la plus chaude jamais enregistrée. Les arguments en faveur de l'action pour le climat ne font aucun doute et nécessitent une planification dès maintenant", a-t-il insisté.