Le président français Emmanuel Macron a désigné Jean-Marie Bockel, ancien ministre et père d'un militaire tué au Mali, comme son «envoyé personnel» en Afrique, selon un communiqué de l'Elysée. Cette nomination intervient alors que la France envisage de diminuer considérablement son dispositif militaire sur le continent africain, où elle est engagée dans la lutte contre le terrorisme. Jean-Marie Bockel, 74 ans, est un homme politique français qui a occupé plusieurs postes ministériels sous les présidences de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Il est actuellement sénateur du Haut-Rhin et président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Il est aussi le père du capitaine Pierre-Emmanuel Bockel, mort en août 2019 dans un accident d'hélicoptère lors d'une opération au Mali. En tant qu'envoyé personnel du chef de l'Etat, Jean-Marie Bockel aura pour mission de «renforcer le dialogue politique avec les pays africains, notamment sur les questions de sécurité, de développement et de coopération». Jean-Marie Bockel est connu pour avoir été un fervent opposant à la «Françafrique». En 2008, alors qu'il était secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, il avait déclaré vouloir «rompre avec la Françafrique» et «inventer la France-Afrique». Ses propos avaient suscité la colère de certains dirigeants africains, notamment du Gabon, et il avait été rapidement écarté de ce portefeuille. Sa nomination comme envoyé personnel de Macron en Afrique peut donc être interprétée comme un signe de la volonté du président français de changer de paradigme dans ses relations avec le continent. Macron a d'ailleurs affirmé à plusieurs reprises vouloir «bâtir un nouveau partenariat avec l'Afrique, fondé sur le respect, la clarté et la solidarité». Il a également annoncé son intention de réformer le franc CFA, la monnaie commune à 15 pays africains, qui est perçue comme un symbole de la domination française. Jean-Marie Bockel devra donc œuvrer à renforcer les liens entre la France et l'Afrique, dans un contexte de concurrence accrue avec d'autres puissances, comme la Chine, la Russie ou la Turquie, qui cherchent à accroître leur influence sur le continent. Il devra aussi faire face aux défis sécuritaires, humanitaires et environnementaux qui affectent l'Afrique, et qui ont des répercussions sur la stabilité régionale et mondiale.