Une importante délégation de la société civile environnementale marocaine participera à la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP23, qui aura lieu du 6 au 17 courant à Bonn. Forte d'une trentaine de personnes, la délégation annonce vouloir contribuer avec les réseaux associatifs spécialisés internationaux à accompagner les états du sud et plaidoyer auprès des états émetteurs, pour ''réussir et accélérer la préparation des MRV (mesures, reporting et vérification), des outils et des manuels de mise en œuvre de toutes les décisions prises à Paris et à Marrakech, et particulièrement la rubrique des NDC'', indique l'Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD). L'annonce de la participation de la délégation marocaine à ce rendez-vous planétaire, intervient au lendemain du premier Forum national de la société civile environnementale de l'AMCDD, organisé la semaine dernière en collaboration avec le Secrétariat d'Etat chargé du Développement Durable et l'appui de la Fondation Konrad Adenauer. Initié sous le thème ''Enjeux de la COP 23 et Bilan et gouvernance de l'implémentation des NDCs », ce premier forum, qui a connu la participation de 150 représentants d'associations et réseaux d'associations environnementales des différentes régions du Maroc, s'inscrit dans le cadre d'''une concertation nationale en vue d'une participation effective et réussie de l'AMCDD à la COP 23 portée par les Iles FIDJI et prévue à Bonn''. Plusieurs recommandations ont été adoptées à l'issue de cette rencontre qui a débouché également sur l'élaboration deux déclarations, adressées respectivement aux décideurs nationaux et aux décideurs et négociateurs internationaux. Dans ces déclarations, la société civile marocaine exhortent les dirigeants de tous les états du monde à assumer leur responsabilité en contribuant à accélérer les négociations sur le climat lors de la COP 23, surmonter rapidement les blocages vécus concernant les mécanismes d'accès aux financement, mobiliser tous les moyens de renforcement de capacités pour accompagner les pays africains à élaborer leurs NDCs (Contribution Déterminées au niveau national). Ils appellent également ces états à proposer des projets bancables d'atténuation et surtout d'adaptation, projets d'Etats mais aussi des collectivités locales et de la société civile, afin d'avoir un impact réel sur les communautés de base les plus vulnérables et les plus touchés, et pour orienter l'économie de tous les pays vers un modèle sans énergies fossiles. Ils exhortent en outre le gouvernement à revoir le modèle de développement du Maroc, sur la base de la SNDD et des ODD, et à accompagner et impliquer tous les acteurs non étatiques, dans l'élaboration des 52 projets inscrits dans la feuille de route des NDCs, en accélérant l'élaboration des plans climat, en veillant à ce que les 9 Plans de Développement Régionaux (PDR), les Plans d'Actions Communaux (PAC) élaborés et ceux en cours d'élaboration, intègrent fortement les composantes d'adaptation et d'atténuation. Tout en plaidant pour une forte implication de la société civile durant toutes les phases de l'élaboration et la mise en œuvre jusqu'à l'évaluation, afin »de garantir une plus forte appropriation de ces projets par tous », l'AMCDD invite le gouvernement à favoriser le développement des projets territoriaux, outre les méga-projets, qui impliquent directement les communautés locales les plus fragiles et l'ensemble des citoyens.