L'Envoyée spéciale adjointe du Secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a mis en garde mardi contre une situation « explosive » dans ce pays et les risques en cascade provoqués par le conflit israélo-palestinien. « Plus que des bonnes intentions, nous avons besoin d'une désescalade durable« , a souligné Mme Rochdi dans son exposé au Conseil de sécurité par vidéoconférence. La responsable onusienne a fait part de sa profonde inquiétude, citant pour preuve des frappes aériennes israéliennes ayant touché l'aéroport de Damas en fin de semaine, ainsi que plusieurs autres frappes attribuées à Israël sur Al Qunaitra, Deraa, Damas, Sweida et Homs, ainsi que des tirs d'artillerie israéliens signalés dans le sud de la Syrie. Ces frappes aériennes ont coïncidé avec des informations signalant des tirs de roquettes et de missiles depuis le sud de la Syrie au-dessus du Golan syrien occupé en direction d'Israël. Lire aussi : Les forces américaines en Syrie attaquées quatre fois depuis dimanche L'armée israélienne affirme qu'une frappe de drone à Eilat, dans le sud d'Israël, a été menée par une organisation basée en Syrie, contre laquelle l'armée israélienne a mené des frappes aériennes en représailles. L'Envoyée spéciale adjointe a aussi mentionné des attaques contre les forces américaines dans le nord-est de la Syrie, les Etats-Unis ayant en retour mené deux séries de frappes contre des installations en Syrie. L'armée américaine affirme que ces installations sont utilisées par le Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran et par des groupes qui leur seraient affiliés, une allégation que l'Iran nie, a ajouté Mme Rochdi. Face à cette situation, la haute responsable a appelé à la désescalade et à une approche « coopérative » pour lutter contre les groupes terroristes inscrits sur la Liste du Conseil de sécurité. Elle a appelé à se recentrer sur le « processus politique négligé« , malgré « l'absence regrettable » d'un forum commun permettant aux parties de s'exprimer franchement. La situation humanitaire en Syrie reste désastreuse, a pour sa part déploré la Directrice des opérations et du plaidoyer au sein du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Edem Wosornu. La poursuite des combats et le déplacement de dizaines de milliers de personnes ont aggravé les besoins humanitaires et les souffrances des civils, alors que l'hiver approche.