A fête de l'Aid Al Adha constitue un événement important pour les Marocains, particulièrement en ce qui concerne les contraintes matérielles qui pèsent sur leur budget, d'autant plus que cette année est marquée par des tensions inflationnistes. Les ménages marocains, en particulier les plus défavorisés, doivent faire face à des dépenses exceptionnelles occasionnées par cet événement. En effet, en 2019-2020, le poids de ces dépenses dans leur budget mensuel est de 42,0 % pour les 10 % des ménages les plus défavorisés, contre 13,3 % pour les 10 % des ménages les plus aisés. Une pratique religieuse largement répandue Selon les données d'enquêtes nationales sur les sources de revenu et les dépenses de consommation des ménages réalisées par le Haut-Commissariat au Plan, le rituel du sacrifice à l'occasion de la fête de l'Aid Al Adha n'a pas été accompli par 7,9 % des ménages en 2019-2020, soit 9,6 % en milieu urbain et 4,1 % en milieu rural. Cette proportion était de 4,7 % en 2013-2014 et de 5,2 % en 2000-2001. Par ailleurs, il semble que le niveau de vie et le niveau d'instruction du chef de ménage soient positivement corrélés avec le non-accomplissement de ce rituel. Près d'un ménage sur six (16,4 %) relevant des 20 % de la population la plus aisée n'accomplit pas le sacrifice de l'Aid, contre 2,5 % pour les ménages relevant de 20 % de la population la plus pauvre. De même, 17,2 % des ménages dont le chef a atteint le niveau d'études supérieures ne sacrifient pas de mouton, contre 6,5 % pour des ménages dont le chef n'a aucun niveau scolaire. En termes des dépenses, le volume des dépenses générées par les ménages marocains à l'occasion de cet événement a atteint 15,4 milliards de dirhams. Le prix moyen des animaux abattus par ménage s'est élevé à 2 000 dirhams en 2019 contre 1 840 dirhams en 2013, enregistrant ainsi une augmentation de 8,7 %. Aussi, les dépenses en viande à l'occasion de l'Aid Al Adha représentent 29,0 % du budget annuel des ménages alloués à la consommation de viande. Cette part est de 32,6 % chez les ménages des 20 % de la population la plus pauvre et de 25,5 % chez ceux des 20 % de la population la plus aisée. Entre 2019 et 2023, les prix de la viande ont augmenté de près de 21 % Les deux dernières années ont été marquées par une inflation, notamment pour les produits alimentaires. Entre 2019 et 2023, le prix de la viande a enregistré une augmentation annuelle moyenne de 5,0 % (7,2 % entre 2021 et 2023). Cette augmentation aurait des répercussions sur le prix moyen des animaux d'abattage à l'occasion de l'Aid Al Adha en 2023. Selon le rythme d'évolution des prix de la viande durant cette période, le prix moyen des animaux d'abattage est estimé à 2 400 dirhams en 2023, portant ainsi les dépenses totales des ménages lors de cet événement à plus de 18 milliards de dirhams.