Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a été endommagé par un bombardement dans la nuit du lundi à mardi, provoquant des inondations, ont indiqué des responsables locaux. « La partie supérieure de la centrale hydroélectrique de Kakhovka a été détruite à la suite d'un bombardement, le barrage-réservoir lui-même a survécu« , a affirmé le maire de la ville de Novaïa Kakhovka, Vladimir Leontiev, cité par l'agence de presse Ria Novosti. « Il y a eu plusieurs frappes à deux heures du matin dans la partie supérieure de la centrale hydroélectrique. (….) Le barrage n'a pas été détruit, et c'est un grand bonheur« , a relevé le maire de la ville, sous contrôle russe, précisant que les robinets-vannes de l'ouvrage ont été détruits provoquant un « rejet d'eau incontrôlable« . D'après l'agence de presse russe TASS, le niveau d'eau à Novaïa Kakhovka a atteint cinq mètres et les habitants d'environ 300 maisons ont été évacués. De son côté, M. Leontiev a déclaré à des journalistes que l'eau à Novaïa Kakhovka est montée à plus de dix mètres, affirmant toutefois que le niveau d'eau va baisser d'ici 72 heures. Lire aussi : Le règlement de la situation en Ukraine doit prendre en compte les préoccupations de la Russie Selon les services d'urgence, 11 des 28 travées de la centrale hydroélectrique de Kakhovka ont été détruites, et 80 agglomérations pourraient se trouver dans la zone inondable. Au total, les « territoires côtiers » de 14 localités où résident « plus de 22.000 personnes » sont menacés d'inondation, a indiqué sur Telegram, Andreï Alekseïenko, chef de l'administration russe de la région de Kherson. « S'il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains« , a-t-il ajouté, soulignant toutefois que leur vie n'est pas menacée. La présidence ukrainienne a accusé la Russie d'avoir « fait sauter » le barrage pour inonder la zone et freiner l'offensive ukrainienne en préparation. La Russie accuse de son côté Kiev d'avoir attaqué le barrage et de l'avoir partiellement détruit. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, le barrage de Kakhovka permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée. L'ouvrage construit en partie en béton et en terre est l'une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.